La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) a organisé, hier à Alger, un forum pour débattre de la situation des droits humains en Algérie. La rencontre a eu lieu pour célébrer le 64e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme, adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU en 1948. D'emblée, le président de la LADDH, Noureddine Benissad, affirme qu'il est possible de présenter deux constats depuis la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'homme. La première est positive, explique-t-il, puisque la plupart des gouvernements arrivent à comprendre l'indivisibilité des droits sociaux, politiques et économiques de leurs citoyens. En second lieu, pour le constat négatif et à titre d'exemple, M. Benissad rappelle que «des millions d'enfants meurent toujours de malnutrition ou par manque de soins, quand d'autres millions n'ont pas encore l'accès à un logement décent». Pour le cas algérien, le président de la LADDH indique que «durant la décennie noire, toutes les libertés ont été brimées par le pouvoir». «Aujourd'hui, l'on assiste toujours à l'absence des libertés, celles d'expression, de réunion et surtout d'élections transparentes», a-t-il poursuivi. Le journaliste et militant pour les droits des personnes à capacité réduite, Madi Krimo, affirme de son côté que «la loi du 2 septembre 2002 doit être révisée, puisque l'Algérie a ratifié la Convention internationale des droits des personnes à capacité physique réduite en 2006». Madi Krimo plaide pour que l'Algérie aille plus loin en matière juridique pour la promotion et le respect de cette frange de la société qui est souvent stigmatisée et mal jugée. Pour l'intervenant, «nous sommes tous égaux devant la loi». «On ne change pas la société. La bataille est d'ordre juridique», estime-t-il. Il pense qu'«il faut, outre des lois, des textes d'application». Dans le même sillage, Madi Krimo rappelle, souriant, que «c'est le handisport qui a rapporté plus de médailles olympiques». Des représentants de l'Ordre des avocats, de RAJ, du réseau Wassila, du réseau Nada et de l'Association des oulémas ont participé aussi au forum.