Constat - «Aujourd'hui, avec la levée de l'état d'urgence depuis presque deux ans la situation en Algérie ne s'est pas améliorée». C'est ce qu'a déclaré, en substance hier, le président de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (LADDH). Ce dernier estime en effet que les «atteintes aux libertés collectives et individuelles ne sont pas une vue de l'esprit». S'exprimant à l'occasion de la commémoration de la déclaration universelle des droits de l'Homme, Nourredine Benissad a ajouté que le champ des pratiques des libertés individuelles et collectives se rétrécit. L'absence d'espaces de liberté et de liberté d'expression est le résultat, selon lui, des faits de la violence, de l'ignorance, de l'oubli et de dégradation des droits de l'Homme dans notre société. «Les libertés de manifestation, de rassemblement et de rencontres publiques sont toujours interdites, voire réprimées par le gouvernement alors qu'elles sont garanties par la Constitution et les conventions internationales relatives aux droits de l'Homme ratifiées par notre pays», a encore ajouté le président de la LADDH, qui intervenait au siège de la Ligue. Me Benissad rappelle, par ailleurs, que «le champ audiovisuel reste fermé, les débats politiques restent contradictoires et les mécanismes de régulation prévus par la loi sur l'information n'ont pas été mis en place depuis janvier 2012». Me Benissad a mentionné que le respect des droits de l'Homme dépend de la capacité des citoyens à se mobiliser pour les défendre, à les transformer en cause civique. Pour sa part, Ali Brahimi, représentant au Parlement, a été critique vis-à-vis de la loi électorale qu'il juge contradictoire du fait que seuls les citoyens ont le droit de contester lors du vote. «La nouvelle loi électorale n'offre pas la possibilité d'un recours global par les partis politiques (...) c'est une voie qui empêche de dénoncer une quelconque fraude», a-t-il déclaré. Pour Me Kamel Allegue, le projet de loi relatif à la fonction d'avocat, déposé actuellement à l'APN est très dangereux pour les citoyens puisqu'il ne leur garantit pas l'accès au droit de la défense. En outre, le représentant des personnes handicapées, Krimo Madi a plaidé pour la révision de la loi 02-09 de 2002 sur la promotion des droits des personnes à mobilité réduite et ce, pour accéder aux droits à l'éducation, aux soins, au travail et à une meilleure intégration sociale.