A Sidi Bel Abbès, 15 jours après les élections locales, au moins 4 APC sont toujours bloquées sur les 52 que compte la wilaya, selon une source proche de l'administration. Les profondes dissensions entre les membres de ces Assemblées où aucun parti politique n'a remporté la majorité absolue des sièges n'ont pu être dissipées, malgré les multiples tentatives de réconciliation menées essentiellement par les états-majors locaux des formations politiques. A Oued Sbaâ, localité située à l'extrême sud-ouest du chef-lieu de la wilaya, deux listes se disputent la présidence de cette APC. Le FLN, fort de 7 sièges, peine à prendre les commandes de la commune face à l'obstination du RND qui dispose, lui, de 6 élus. Cette situation a provoqué un large mouvement de protestation qui s'est traduit par un sit-in permanent de dizaines de citoyens devant le siège de l'APC, et ce, depuis une semaine. L'APC de Sfisef connaît la même situation avec une majorité que se partagent le FNJS et le FNL, avec 5 sièges chacun. Selon notre source, les communes de Sidi Lahcen et Sidi Khaled sont toujours paralysées faute de consensus entre les nouveaux élus. A Aïn Témouchent, au regard de l'absence de majorité au profit de l'une ou l'autre des listes en lice dans 18 sur les 28 communes de la wilaya, le pouvoir de l'argent a éliminé toutes les situations de blocage. Le commerce des voix est matérialisé par le nombre de procurations déposées à l'occasion des scrutins. D'aucuns se sont étonnés du fait que les procurations émises n'étaient justifiées par aucun motif sérieux d'absence, à un moment des plus importants dans l'exercice de la fonction d'un élu, celui de l'installation de l'APC et l'élection de son président. Par ailleurs, il est de notoriété publique que les procurations sont exigées par les «acheteurs» de façon à être certains que la voix acquise n'irait pas ailleurs : le temps où l'on prêtait serment sur le Coran est désormais révolu. A titre d'illustration, les élus RND ont boycotté l'installation de l'APC de Aïn Témouchent et l'élection du maire, une procuration ayant été remise au profit du FLN par une élue du PT, un parti qui avait fait alliance avec le RND, ce qui devait assurer la majorité à ce parti à l'APC. A Oran, avec l'installation, samedi dernier, de l'APC de Bousfer qui a enregistré de graves incidents durant la journée du 29 novembre présageant un blocage certain, l'opération consistant à désigner les maires des 26 communes de la wilaya s'est finalement déroulée sans encombre, malgré quelques mécontentements. Le vote a donc été validé dans 23 communes, en attendant Aïn El Biya, Sidi Benyebka et El Kerma. Sur 23 communes, le FLN a remporté seulement 5 présidences d'APC, dont Oran. Cinq partis (RPR, PFJ, PRA, FNL et FM) ont pu remporter deux APC chacun. Huit autres, dont les traditionnels RND, PT, MSP et FFS, et le PEP, Ittihad, Jil Jadid et le PNA, n'ont gagné qu'une APC chacun. La nouvelle loi qui prévoit l'élargissement sous certaines conditions des candidatures pour le poste de maire à tous les élus des APC a profité aux petits partis qui, par un jeu d'alliances, ont réussi à détrôner les favoris des majorités relatives.