Les étudiants de l'université Mohand Oulhadj se sont mis en grève hier pour dénoncer le climat d'insécurité qui règne au campus. Le phénomène de l'insécurité ne cesse de prendre de l'ampleur dans de nombreux campus universitaires. La réalité est amère. Les campus sont devenus, désormais, les lieux préférés pour des personnes sans lien avec le monde universitaire. Le phénomène de l'insécurité a affecté presque tous les campus, dû au laisser-aller des responsables censés assurer et protéger les étudiants de tout dépassement ou agression. C'est le cas pour l'université Akli Mohand Oulhadj de Bouira. Le campus est devenu ces derniers temps, le lieu préféré des personnes étrangères à l'université circulant en toute liberté sans être inquiétés par les agents de sécurité. Hier, des étudiants de plusieurs départements de l'université Akli Mohand Oulhadj ont réagi, en organisant une journée de grève pour dénoncer ce fléau. La goutte qui a fait déborder le vase est l'agression mardi dernier, d'une jeune étudiante par un agent de sécurité, selon les témoignages des étudiants. Ces derniers ont boycotté les cours dans tous les départements durant la matinée d'hier. Rencontrés sur les lieux, des étudiants protestataires affirment que ces dépassements ont été pourtant soulevés à maintes reprises par la communauté estudiantine, depuis l'inauguration du centre universitaire. «On souffre de l'infiltration des externes dans le campus, cela nuit à notre sécurité et à la réputation de l'université», diront des étudiants grévistes qui précisent que «les agents de sécurité sont incompétents pour exercer ce genre de mission au sein de l'université. Ils ne bénéficient d'aucune formation leur permettant d'exercer ce travail», déclarent-ils en colère. Interrogé sur cette affaire, un responsable de l'université précisera qu'il s'agit d'un malentendu qui s'est développé suite à un dépassement verbal. Notre interlocuteur explique : «La jeune étudiante en question scolarisée à la faculté des sciences et son camarade avaient eu un malentendu avec un agent de sécurité. Il n'y a pas eu d'agression au sens propre du mot. Cette affaire a été vite contenue. L'agent de sécurité a été sanctionné en procédant à sa mutation au département des sciences sociales sis à la sortie de la ville de Bouira», dira-t-il. Et d'ajouter : «Les étudiants concernés n'ont pas voulu aggraver la situation. Ils n'ont pas réclamé la révocation de l'agent de sécurité». Chose que nous a confirmé un étudiant. «On n'a pas voulu aggraver la situation au point de résilier le contrat de travail de l'agent», déclare-t-il. Il est utile de rappeler que l'université a enregistré plusieurs actes d'agression et de dépassements. La dernière affaire d'agression a eu lieu il y a quelques mois. Une étudiante avait fait objet d'une agression dont l'auteur était un agent de sécurité. Le même responsable déplore que le recrutement des agents de sécurité pour l'université ne relève pas de son organisme. Selon lui : «Le recrutement des agents de sécurité se fait par concours organisés en dehors de l'université. Nous n'avons pas le pouvoir de les choisir selon nos critères», affirme-t-il. «Pour y remédier à ce problème, des cellules de communication ont été créées au niveau de chaque faculté pour signaler les anomalies qui peuvent créer des incidents», a conclu ce responsable.