L'insécurité règne au sein des campus tandis que les responsables hiérarchiques continuent à minimiser l'ampleur du phénomène. Les cités universitaires du pôle universitaire de Bir El Djir ont vécu une fin de semaine mouvementée. Plu-sieurs dizaines d'étudiants ont observé un sit-in de protestation pour revendiquer le renforcement des mesures sécuritaire dans les campus. A l'origine du mouvement, une intrusion, mercredi soir, d'un automobiliste au sein de la cité des filles Belgaïd III pour prendre à bord de son véhicule sa copine, une jeune étudiante et sortir avec elle en toute quiétude et ce, au vu de tout le monde. Un exemple parmi tant de dépassements perpétrés, fréquemment, contre des cités universitaires dont notamment celles des filles. La sécurité des campus continue à susciter la colère des étudiants. Selon M.Affif, président du bureau de wilaya de l'Unea, «en attendant les suites à donner à l'affaire, l'intrusion de l'automobiliste dans la cité est portée devant les responsables de la direction régionale des oeuvres universitaires». Pourtant, la sécurité, sans faille et à l'intérieur de l'enceinte universitaire, par des agents de sécurité privés a été annoncée, récemment devant le Conseil de la nation par le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, qui a ajouté, que son département fera appel à des entreprises privées pour recruter des agents de sécurité. En vain. Le projet demeure au stade de la réflexion. Des étudiants sont victimes d'agressions physiques par armes blanches, à l'intérieur du campus tandis que plusieurs enseignants ont été tabassés par leurs propres étudiants. Le cas du professeur de droit à l'université d'Oran, victime d'une agression par son étudiant surpris en pleine tricherie lors d'un examen, a suscité le courroux et des enseignants et des étudiants, qui ont marqué un large mouvement de protestation exigeant le renforcement des mesures de sécurité dans les campus. Une étude menée par le Centre de recherche en déontologie sociale et culturelle d'Oran a révélé que 44% des étudiants ont été victimes de violences verbales dans l'enceinte même de l'université, tandis que 33% sont victimes de harcèlements moraux contre 27% d'étudiants qui ont subi des harcèlements sexuels. Plusieurs cas de violences inédites ont été perpétrés dans l'enceinte même des campus. En septembre 2006, la jeune étudiante Kadache a été mortellement poignardée à l'intérieur de l'université de Bab Ezzouar. Le 28 mai 2007, de graves affrontements entre étudiants ont eu lieu dans la même université. Le 20 octobre 2008, un enseignant de l'université de Mostaganem a été assassiné dans son bureau par son étudiant à l'aide d'une arme blanche. Un mois plus tard, soit le 8 novembre 2008, l'université de Constantine a été sérieusement ébranlée lorsqu'un étudiant a agressé son ami. Le 6 mai 2009, le médecin de la cité universitaire d'Ihadadène, dans la wilaya de Béjaïa, a été mortellement poignardé dans l'enceinte de la résidence et ce, à la suite d'une dispute l'ayant opposé à un responsable de l'administration. L'insécurité et la violence gagnent davantage de terrain un peu partout dans les campus de Béjaïa, Bouira, Tiaret, El Tarf, Tizi Ouzou, Annaba, Oran et Mostaganem, tandis que les responsables de l'enseignement supérieur continuent à minimiser l'ampleur du phénomène.