Il a fallu un deuxième tour de vote pour élire le nouveau président de l'APW de Constantine. La cérémonie insipide d'installation de la nouvelle assemblée de wilaya a été relevée tout juste par cette pincée de suspens qui a donné des sueurs froides à certains, notamment du coté du FLN. Le Mouhafedh, Driss Maghraoui, véritable parrain de l'ex-parti unique à Constantine, a vu les chances de son parti réduites au comptage des voix ; lui qui croyait acquis le siège de la présidence. En obtenant 18 voix contre 24, le FLN a reçu la douche froide en se voyant renvoyé comme un jeune débutant au deuxième tour. La confiance outrancière dégagée par les élus du front s'est dégonflée comme un ballon de baudruche. D'autant qu'il a été permis aux autres partis, comme la loi l'exige, de présenter leurs propres candidats. Et pour ajouter aux craintes du Mouhafedh, ses adversaires dans l'hémicycle ont avancé un seul homme, l'élu tête de liste du RND, Ali Bouchoucha. Un sérieux Challenger au candidat du front. Le FLN a failli perdre la partie de poker dans laquelle il s'est engagé, en misant sur un candidat plutôt inconnu et dépourvu du charisme et du bagage politique qu'exige la fonction. En effet, à l'encontre du bon usage politique, le FLN a opéré un Hold-up en remplaçant son tête de liste, l'universitaire Lamine Chariet par l'entrepreneur de bâtiment, Abdelghani Yaïche comme candidat à la tête de l'APW. Et tant pis pour les électeurs qui ont choisi cette liste à cause de Chariet, le FLN ne leur présentera aucune explication. Il faut juste savoir que Yaïche est l'associé de Maghraoui, le Mouhafedh-entrepreneur. CQFD. Les jeux de coulisses pour nouer des alliances conjoncturelles étaient repartis de plus belle. Les élus FFS ayant donné leurs voix au candidat RND, l'enjeu était donc de capter les 9 voix partagée entre le PT et le FNL. Séance de rattrapage pour Maghraoui, encore lui, qui a fini par convaincre les élus «travaillistes» de voter pour son poulain. Un ralliement négocié contre quelques miettes à l'APC, mais décisif pour le FLN qui a pu remporter la présidence à une voix de différence. Le Mouhafedh qui jouait sa tête peut désormais faire la fête, mais Constantine s'en sort avec cinq ans fermes de plus sous la coupe du front.