S'il y a une zone, ou un compartiment, qui ne donne pas trop de soucis à Vahid Halilhodzic, c'est bien celui du milieu de terrain, très fourni et où se recensent les joueurs les plus compétitifs de la sélection, à l'image du capitaine, Medhi Lacen, qui totalise 789 minutes de temps de jeu en sélection, c'est-à-dire le double de celui qu'il compte avec son club (Getafe-Espagne (325 minutes)), Adlène Guedioura (743 minutes de jeu en sélection et plus de 1000 avec son club avec à la clé 3 buts) et Fouad Kadir (426 minutes de jeu avec les Verts et plus de 1000 avec son club Valenciennes avec lequel il a marqué 6 buts depuis le début de saison). A ce trio essentiel de la zone médiane, l'on peut ajouter deux joueurs polyvalents que sont Mehdi Mostefa et Sofiane Feghouli. Le premier peut jouer en défense et au milieu et le second alterne le positionnement au milieu et en attaque (sur les côtés). Mostefa (Ajaccio-France) a joué plus de 1006 minutes avec son club et marqué un but. En sélection nationale, il est à 530 minutes de temps de jeu. Sofiane Feghouli brille avec Valence (Espagne), avec un temps conséquent de plus de 1000 minutes et 6 buts. Avec ces 5 éléments, le Bosnien a de quoi former un milieu de terrain de qualité à condition que Medhi Lacen améliore son temps de jeu en club avant le premier match de la CAN-2013. Dans ce secteur, il ne dispose pas de beaucoup de solutions pour pallier la moindre défection ou forfait d'un des éléments de base cités. Les deux joueurs qui arrivent juste derrière le quintet indiqué sont Khaled Lemmouchia (Club AfricainTunisie) et Saâd Tedjar (USM Alger). L'ancien joueur de Sétif et de l'USMA, qui a choisi de poursuivre sa carrière dans un club tunisien, a disputé 496 minutes en équipe nationale depuis que le Bosnien est arrivé à la tête des Verts. Il a un capital expérience, en sélection, qui fait de lui un sérieux candidat pour un poste au milieu de terrain. C'est un «porteur d'eau» que les coaches apprécient beaucoup surtout lorsqu'il s'agit d'aller au charbon. Si ce n'est pas un titulaire, c'est un sérieux concurrent pour ceux qui sont régulièrement dans l'équipe. Saâd Tedjar arrive en forme au bon moment. Avec son club, il gonfle son capital temps de jeu et compense son maigre capital en sélection (162 minutes de temps de jeu, seulement). Après ces sept joueurs, c'est le néant. Les anciens, Hameur Bouazza et Hassan Yebda sont loin de leur niveau de 2010. Le premier n'a joué que 177 minutes depuis que Vahid Halilhodzic est en place. Sur ce total, il n'a que 76 minutes de présence en sélection en matches officiels. Mais il compense avec son club où il joue assez régulièrement. Sa polyvalence, milieu sur côté et attaquant, est un atout. Hassan Yebda est en recul par rapport à son passé récent. Les blessures ont perturbé son retour au premier plan. Il n'a pas encore joué en club depuis le début de la saison. C'est un handicap qui risque de le priver de la participation à la CAN-2013. Son temps de jeu en équipe nationale se résume à une présence sur le terrain de 185 minutes lors de 3 rencontres livrées au début de l'ère Vahid Halilhodzic. S'il ne reprend pas la compétition dans les prochains jours et ne participe pas à quelques matches avant la fin de l'année, il sortira des plans du coach. Abdelmoumène Djabou (Club Africain) sera probablement retenu dans la liste des 23 joueurs qui iront en Afrique du Sud. Ce joueur, à la valeur et au talent unanimement reconnus, n'a pas encore joué une minute en sélection sous les ordres du Bosnien. En 11 rencontres (8 officielles et 3 amicales), Djabou n'a pas été aligné une seule fois. Régulièrement convoqué, jamais rentré même en cours de partie. Selon le staff, cette situation singulière est due, essentiellement, aux blessures qui l'ont toujours handicapé à la veille de chaque rendez-vous des Verts. Dommage pour le joueur et la sélection. Djabou est un joueur qui arrive à maturité et n'a besoin que d'un coup de pouce, nommé confiance, pour s'imposer comme titulaire en équipe nationale. Il est évident, nonobstant ces histoires de blessures et forfaits qui surgissent à la veille des matches, qu'il «traîne» un préjugé lié à son gabarit et sa propension à défendre lorsque l'équipe est en phase de récupération. A part cela, il a tellement de qualités que beaucoup dans le groupe n'ont pas, que c'est un gâchis qu'un joueur comme lui passe à côté d'une belle carrière internationale. Hendou l'oublié, Matmour et les regrets Deux nouveaux joueurs ont trouvé grâce aux yeux du sélectionneur. C'est Hamza Koudri (USM Alger) et Antar Boucherit (CS Constantine). A 25 et 29 ans, ces deux footballeurs semblent avoir atteint leur plénitude au sein de leurs clubs respectifs, mais sans garantie, pour les deux, de faire partie de la liste des 23. Ils n'ont pas joué une minute en sélection nationale depuis que coach Vahid est en fonction. C'est là où justement va résider l'un des problèmes majeurs de l'équipe nationale dans un peu plus d'un mois. L'équipe d'Algérie risque de souffrir cruellement du manque d'expérience par rapport au vécu des joueurs dans ce type de compétition. C'est la raison pour laquelle il faudra compenser par la forme des joueurs. S'il y a un joueur qui a été «oublié» dans ce secteur, c'est bien Karim Hendou. Le Harrachi, à 26 ans, est en pleine ascension. Il est régulier dans ses performances depuis 3 ans et brille de mille feux avec l'USMH, sans que cela n'attire le regard et l'intérêt du staff technique qui lui a toujours «préféré» d'autres joueurs évoluant au sein de «cylindrées» plus médiatisées que son club. Dans ce secteur, les joueurs les mieux placés pour figurer dans la liste des 23 sont ceux qui peuvent évoluer au milieu de terrain et attaquant, à l'instar de Feghouli, Kadir et Boudebouz. L'on ne peut fermer la parenthèse sur ce secteur sans évoquer l'absence d'un talentueux joueur dont la carrière semble être mise en veilleuse. C'est Karim Matmour (Entracht FrankfurtAllemagne) qui n'a pas été retenu dans la liste des 40 présélectionnés. Grand artisan du bon parcours des Verts dans les éliminatoires des CAN et Coupe du monde 2010, il a participé aux 3 premiers matches joués par l'équipe nationale dirigés par Vahid Halilhodzic (Tanzanie, République centrafricaine et Gambie). A l'époque, son temps de jeu et son niveau ne laissaient aucun doute sur son statut de titulaire à part entière. Sa situation a complètement changé à partir du jour où il a demandé à ne plus être sélectionné, pendant quelque temps, pour des raisons personnelles qui n'ont jamais été rendues publiques. Elles seraient liées à un heureux événement que le couple attendait à cette période. Cette décision l'a de facto exclu (définitivement ?) de l'équipe nationale. Dommage ! C'est un joueur qui peut rendre encore beaucoup de services à la sélection. Qui se souvient de Bouchouk ? Enfin, il est impossible de clore ce chapitre sans évoquer le «cas» Saïd Bouchouk, ce joueur du CA Batna que le sélectionneur avait tellement encensé lors de sa première et dernière convocation qu'il a fini par «broyer» dans le fracas de l'anonymat où il l'a ensuite relégué. A l'époque de la première convocation de ce joueur, le Bosnien donnait l'impression d'avoir «découvert» une pépite mondiale en se targuant d'être le seul à avoir décelé les «magnifiques qualités» de ce joueur, taclant bien sûr au passage les entraîneurs et journalistes algériens qui n'ont jamais «senti» l'immense talent de ce joueur. Résultat des courses, après le buzz qu'il a lui-même provoqué, durant des semaines, autour de ce joueur, il l'a jeté comme un clinex en l'ignorant totalement. Morale de l'histoire : le coach s'est bien moussé au détriment d'un jeune joueur que la machine infernale de l'ego a broyé sans scrupule. Le technicien a monté Bouchouk au pinacle sans prendre garde au danger qu'il lui faisait courir pour la suite de sa carrière. Quand on a demandé à Farid Nezzar : «Que devient Bouchouk ?», il a répondu : «Il n'est pas encore descendu du nuage.» Vahid Halilhodzic se souvient- il encore de Saïd Bouchouk, sa «découverte» ?