Zaphira Yacef s'inspire du Livre sacré, dans lequel tout la fascine, l'interpelle. Les 99 attributs divins, elle en a fait des petits chefs-d'œuvre. D'aucuns qualifieraient son travail d'art naïf, mais elle refuse absolument d'entrer dans un quelconque moule académique. Elle déteste les carcans. Les mots se convertissent en images, en symphonies de formes, de couleur, de brillance, d'où s'échappent ici et là, des lettres calligraphiées. Celles-ci se rejoignent pour composer le mot, le Nom qui apaise, qui enchante, qui invite l'âme à la contemplation. Zaphyra, aussi douce et aérienne que le zéphyr, architecte de formation, est venue à la peinture en 1994. Elle peint l'Afrique, la révolte, la femme…elle s'intéresse à la mystique soufie, dans laquelle elle trouve paix et sérénité. «Je suis persuadée que la femme a sa place dans le Coran ce message universel qu'on a tenté d'emprisonner, de retenir en otage ; il faut le revisiter, et oser s'accomplir, retrouver la simplicité originelle des choses ; je pense vraiment qu'il y a un souffle divin en chacun de nous,; c'est pour cela que je ne veux pas sortir de l'enfance», nous a déclaré l'artiste, qui expose 33 œuvres glorifiant la Création, dans le cadre du colloque international, Les routes de la foi, qui se déroule à l'hôtel Novotel du 18 au 21 décembre courant. Muhammad Valsan, le cheikh de la zaouia alaouia de Dijon (France), présent également à ce séminaire en tant que conférencier, nous livre ses impressions sur la peinture de Zaphira : «Tout est en nous, il suffit de le découvrir ; cet arbre (indiquant un tableau représentant un arbre aux branches chargés des nom divins, sous lequel se profile un orant) montre bien que le végétal a un lien très fort avec l'homme ; le soufisme est une des voies possibles pour avoir les pieds ancrés dans la terre et de porter le regard vers l'avenir.» Rappelons que Zaphira Yacef est la fille du grand Révolutionnaire Yacef Sadi. Elle prépare en ce moment un projet d'exposition portant sur l'Emir Abdelkader.