L'ensemble des brigades de contrôle a été mis en état d'alerte. Cette fois, ce sont les commerces et les lieux de consommation des produits alimentaires qui sont ciblés. Les opérations de contrôle sont quotidiennes, tout autant que les fermetures et la mise sous scellés des locaux en infraction. Ces dernières semaines, pas moins de 13 commerces, dont 9 boulangeries pâtisseries, ont fait l'objet de l'une ou l'autre de ces deux mesures. Il leur est reproché divers motifs dont l'absence d'hygiène qui n'est pas des moindres. Cette offensive des services de la DCW, qui ne doit pas être de conjoncture, répond au souci des habitants de préserver une qualité de vie à laquelle ils sont, à juste titre, profondément attachés. Elle résulte d'une situation qui a atteint le point de non-retour dans la quatrième wilaya du pays, où de nombreux cas d'intoxication ont été enregistrés au niveau des différents services d'urgence médicale de la wilaya. C'est dire l'ampleur de ce phénomène de totale absence d'hygiène dans les restaurants, fast-foods, cafés, hôtels, bars, crémeries. Tous les secteurs d'intervention ont été sollicités pour déterminer, dans leurs politiques respectives, des actions contribuant à y mettre un terme. Les dissensions entre les élus FLN majoritaires à l'APC seraient à l'origine de la passivité et du laisser-aller des services d'hygiène et de salubrité publique de la commune de Annaba. « Sous peine d'être évincé de son poste, le P/APC de Annaba doit impérativement désigner un vice-président FLN à la tête de la commission de l'environnement. La situation catastrophique qu'a atteint cet aspect de la vie des citoyens n'est pas le fait des élus du FLN mais de ceux d'El Islah, parti qui assume la présidence de cette commission », avait déclaré jeudi dernier à Annaba El Hadi Khaldi, envoyé spécial de l'instance exécutif du FLN et actuel ministre de l'Enseignement et de la formation professionnelle. C'est pour pallier la défection des services communaux dans le contrôle des locaux commerciaux, notamment ceux destinés à la consommation, que la DCW a lancé 463 opérations de contrôle et établi 121 procès-verbaux à l'encontre des contrevenants. Non déclarés à la sécurité sociale, sous payés et exploités plus de 12 heures par jour, rares sont les travailleurs à respecter l'hygiène corporelle et vestimentaire qu'imposent leurs activités dans la restauration, la boulangerie pâtisserie et les cafés. Nombreux sont les locaux commerciaux où les relents et autres odeurs repoussantes sont omniprésents sans que cela n'incite les gérants à réagir. Les arrière-boutiques et les dépôts d'entreposage des denrées alimentaires, souvent périmées, sont des nids à rats et cafards. « Au moment de consommer un hors- d'œuvre, j'ai remarqué la présence d'un cancrelat dans la mayonnaise et que les feuilles de la salade servie n'avaient apparemment pas été lavées. Après avoir failli être agressé par le gérant pour avoir osé dénoncer publiquement pareille situation, je suis parti », révèle une fonctionnaire dans une administration publique. Ainsi, alors que les différentes agences de voyage annoncent une arrivée massive à Annaba et sa région de touristes en majorité des pieds-noirs pour les prochaines semaines, rien n'est fait pour une prise en charge de cette situation. A elle seule, la DCW dont les responsables sont soumis à des pressions extérieures pour les empêcher d'accomplir leur mission d'utilité publique, ne pourra pas y remédier d'autant qu'elle est dépourvue de moyens dont le transport des contrôleurs.