La réédition de La dévoilée, on la doit aux éditions Barkat, dont on souligne le sérieux et la perspicacité. Ce clin d'œil à l'histoire, nous révèle un Kaddour M'hamsadji, au début de son riche itinéraire. A un peu plus de vingt ans, à la fin des années cinquante, Kaddour s'avérera non pas un écrivain en herbe, mais un talentueux scrutateur de la société, mis en exergue par le célèbre écrivain et dramaturge français Emanuel Roblès, qui se fendra d'une belle préface. Cela démontre, s'il en était besoin, le talent précoce de Kaddour, qui a dépeint, avec brio, des facettes de la société de l'époque. Dans l'important ouvrage Regards russes sur les littératures francophones, de Robert Jouanny (1997), il y est écrit que «le premier dramaturge abordant les problèmes brûlants de la société algérienne a été Kaddour M'hamsadji». Dans sa pièce La dévoilée (1959), écrite en 1951, il se montre précurseur des prochains changements sociaux. L'héroïne principale permet à l'auteur d'exprimer son sentiment sur la situation de la femme dans le monde musulman. La dévoilée, drame en trois actes, a été saluée comme il se doit par la critique de l'époque. Même Albert Camus, prix Nobel 1957, y est allé de ses louanges en affirmant que «La dévoilée apporte des promesses qui ne sont pas négligeables. Elle évoque un problème douloureux et le rend sensible à plusieurs reprises au lecteur». Avec de tels éloges émanant d'illustres écrivains, Kaddour avait gagné ses lettres de noblesse. L'histoire lui donnera raison. Quelques décades plus tard, l'écrivain, qu'il est, compte plusieurs créations qui sont autant de délices, qui nous renvoient l'image de nous-mêmes. La dévoilée Editions Barkat 2012