Des projets de nouvelles structures sanitaires sont en souffrance depuis des années dans la wilaya de Boumerdès. Les souffrances qu'endurent les habitants de la wilaya de Boumerdès en matière de soins médicaux ne finiront pas de sitôt. Et pour cause, les projets portant réalisation de nouveaux établissements sanitaires dans différentes localités de la région sont toujours au point mort. Annoncés en grande pompe en 2006, les travaux de l'hôpital des 240 lits devant être implanté au chef-lieu de la wilaya ne sont pas encore entamés. Ce projet, attendu avec impatience par la population locale, a été pourtant confié à l'entreprise portugaise, Construtora-Abrantina, au début de l'année écoulée. Lors de sa visite dans la wilaya, l'ex-ministre du secteur, M. Ould Abbas, avait annoncé que le projet sera lancé avant la fin du mois de juin de la même année. En vain. «Moi je ne suis pas étonné, puisque nos ministres nous ont habitués à faire des promesses qui n'ont jamais été suivies d'effets», réagit un nouveau élu à l'APC de Boumerdès. Il faut dire que ce retard coûtera très cher au Trésor public. Car le coût de réalisation du projet a déjà triplé, atteignant 332 millions de DA. Ce nouvel établissement qui devait être opérationnel en mai 2014, renfermera plus d'une dizaine de blocs opératoires, 10 salles médicales et divers services, telles que la neurochirurgie et la cardiologie.Aujourd'hui, les habitants de la région ont l'impression que l'Etat n'est pas décidé à en finir avec le calvaire qu'ils subissent depuis des lustres dans le domaine de la santé. Sinon comment peut-on expliquer le fait de changer l'endroit devant abriter cet EPH à cinq reprises avant de se résigner à le réaliser au lieudit les Orangers, sur une parcelle agricole et de surcroit difficile d'accès ? L'autre projet qui peine à voir le jour depuis 2006 est celui portant réalisation d'un hôpital de 60 lits projeté dans la commune de Khemis El Khechna. Un responsable local nous dira que le marché a été approuvé depuis plus d'un an. Les travaux devaient, selon lui, être entamés en 2010, mais cela n'a pas été le cas malgré le déficit qu'accuse cette localité de 70 000 habitants en matière d'infrastructures sanitaires. «La polyclinique du chef-lieu n'assure que les soins de base. Les patients se trouvant dans un état critique se voient contraints de se diriger soit vers l'hôpital de Rouïba soit vers les cliniques privées», peste un citoyen de la commune. Ce genre de lenteurs qui dénote l'incapacité des pouvoirs publics à traduire leurs engagements dans les faits concerne également le projet de l'hôpital psychiatrique de Boudouaou. Ce dernier, doté d'une capacité de 120 lits n'a, lui aussi, pas été épargné par les blocages. Le chantier est à la traine depuis plus d'un an au grand désarroi des familles ayant des membres souffrant de troubles mentaux. Cette frange de la population vit un véritable drame. La seule infrastructure destinée pour les soulager un tant soit peu de leurs maux se trouve à Bordj-Menaiel, mais elle est très exigüe et fonctionne avec des moyens humains et matériels dérisoires. La situation préoccupante que vive cette catégorie de malades se vérifie à travers les avis de recherche que l'on voit régulièrement au niveau des espaces publics. Ces problèmes et tant d'autres sont aggravées par les lenteurs enregistrées pour la réouverture du nouvel hôpital des 120 lits à Thénia, achevé en 2010 et doté de spécialités de pointe. L'ancien ministre du secteur avait indiqué qu'il sera mis en service en juin dernier. M.Ould Abas avait alors justifié sa non-ouverture par le manque d'équipement, comme si l'Algérie n'a pas suffisamment d'argent pour en acheter et améliorer les conditions de prise en charge médicale de la population de cette région. Une population qui fait face à l'insuffisance de la couverture sanitaire au niveau des localités rurales et à l'absence de cliniques spécialisées en gynéco-obstétriques dans la wilaya. Les services concernés avaient annoncé l'inscription de nombreux autres projets dans le cadre du plan quinquennal en cours, dont un complexe mère et enfants (pédiatrie et maternité) de 80 lits, une école paramédicale de 250 places à Boumerdès, un service de médecine légale à Thénia, 15 salles de soins et trois polycliniques dans d'autres communes. Mais la plupart des habitants de la wilaya se disent convaincus qu'aucun parmi eux ne sera réalisé dans les délais.