Après le décès pour cause de méningite de deux patientes hospitalisées à la clinique privée Amina, la direction de la santé de la wilaya de Blida a décidé de fermer provisoirement cet établissement de santé par mesure conservatoire. L'épidémie de méningite a fait en tout 14 victimes depuis son déclenchement, fin décembre dernier, au sein de cette clinique relevant du groupe SIM. En dehors des deux personnes décédées, la plupart des victimes ont été transférées au service des maladies infectieuses de l'hôpital de Boufarik. Les victimes auraient attrapé la maladie dans les blocs opératoires de la clinique. D'après une source émanant de la direction de la santé de la wilaya de Blida, les deux personnes décédées avaient subi une césarienne. La même direction a dépêché une commission d'enquête, en désignant quatre inspecteurs, pour détecter notamment l'origine de l'épidémie et mieux situer le dysfonctionnement. Pour Terkmane Yacine, président de l'Ordre régional des médecins de Blida, les maladies nosocomiales (transmises à l'intérieur de l'hôpital) ont toujours existé dans les structures de soins. Il cite l'exemple des 13 bébés morts en 2004 à Djelfa suite à la négligence du personnel de l'hôpital. «Mais la responsabilité civile de la clinique Amina reste engagée. La nouvelle est déplorable et la fermeture à titre conservatoire est donc indiquée. Il faut voir le nombre de blocs opératoires infectés, du moins s'il s'agit d'un seul bloc ou de plusieurs… Toutes les mesures qui viendront après seront prises alors en fonction de la gravité du dysfonctionnement. La fermeture définitive ou non de l'établissement Amina reste tributaire des conclusions de l'enquête», a-t-il déclaré. Et de poursuivre : «Sa fermeture totale n'est pas, à mon avis, souhaitable vu qu'il s'agit d'une importante structure de santé qui a grandement contribué à la prise en charge de nos malades. Et dire que les cas de méningite sont signalés même dans les pays développés où la fermeture de l'établissement sanitaire concerné n'est pas forcément automatique.» M. Terkmane insiste cependant sur les missions du conseil de l'Ordre des médecins : «N'importe quel patient peut faire valoir ses droits lorsqu'il est en contentieux avec un médecin. Pour être plus précis, il peut venir chez nous pour déposer plainte.» Une clinique sans permis de construire à Blida ! La première clinique privée de Blida, Atlas, opérationnelle depuis 1994, a été érigée sans permis de construire ! Le comble, c'est qu'elle continue d'assurer, près de 20 ans après, ses services aux patients sans ce document et sans que ses responsables ne soient inquiétés. Pis encore, la bâtisse abritant la clinique est située dans un endroit très pollué par des poussières dégagées par les docks du CCLS (OAIC) et une unité de zamak, lesquels sont situés à quelques mètres seulement de la structure sanitaire. L'établissement est implanté dans une étroite impasse, ce qui gêne considérablement la circulation des véhicules transportant les malades dans les cas d'urgence. Il y a exactement deux ans, le wali de Blida avait adressé une correspondance simultanément au chef de daïra, au directeur de la santé et au directeur de l'urbanisme et de la construction de la même wilaya, sommant ces responsables d'enquêter sur la clinique privée Atlas. A ce jour, rien n'a été fait. Veut-on étouffer ce grave dysfonctionnement ? Un dossier complet concernant cette affaire est aussi entre les mains du secrétaire général de la wilaya de Blida, mais aucune suite n'a été donnée. Les autorités locales attendent-elles mort d'homme pour réagir ?