Le bluesman américain le plus charismatique de sa génération, John Lee Hooker Junior, se produira avec son groupe mardi 8 janvier à 18h au palais de la culture Moufdi Zakaria (plateaux des Anassers). Le spectacle est ouvert au public et l'entrée est libre. Jr n'en est pas à sa première prestation en Algérie, où il a donné un concert en juillet dernier. Pour le spectacle de mardi, des jeunes n'hésiteront pas à se déplacer pour y assister. «Je suis déçu que ce ne soit pas une tournée nationale, ce qui nous aurait évité le déplacement jusqu'à Alger. Mais bon, quand on aime, on ne compte pas !», déclare Youssef Nedjar 24 ans, étudiant en médecine. «Je viendrai avec mes amis en voiture depuis Oran. Je suis un fan invétéré, une bonne occasion pour obtenir un autographe.» Peut-on être John Lee Hooker fils sans porter le fardeau du mythique John Lee Hooker père ? Dans la famille Hooker, ce n'est pas un problème : le blues est une tradition qui se transmet fièrement. Seule la composition du groupe varie. Pour Nassima Abdou, musicologue et musicienne, «le blues est une tradition musicale afro-américaine qui a toute sa place en Algérie puisque la musique est populaire par les mélodies mais aussi par certaines thématiques. On peut s'identifier à la dimension du musicien». Elle ajoute : «J'ai eu la chance de voir John Lee Hooker, père et fils, à l'étranger. Ce n'est pas la même génération, forcément le son n'est pas le même et c'est tant mieux ! Je ne pense pas que les gens veulent voir la copie de John Lee Hooker père.» Voix rocailleuse, gorgée de soleil et de douleur, John Lee Hooker, Jr, chanteur et guitariste, a su préserver le fameux temple du blues. Nouvelle voie John Lee Hooker Jr est né à Détroit. Il a baigné dans le blues dès son plus jeune âge. A seulement huit ans il se produit, pour la première fois, lors d'une émission de radio sur WJBK à Détroit. Dès lors, il sait qu'il va suivre les traces de son père et devenir, lui aussi, un musicien de premier rang. Adolescent, il part en tournée avec son père. Il se produit alors dans les salles les plus prestigieuses, avec notamment Jimmy Reed. En 1972, le jeune John Lee Hooker a dix-huit ans et chante aux côtés de son père sur l'album Live at Soledad Prison (ABC Records). Malheureusement, alors qu'il vit à fond sa vie de bluesmen, les tentations sont nombreuses. Les démons de l'alcool et de la drogue, un divorce et la prison vont prématurément mettre un terme à une carrière qui vient tout juste de démarrer. Avec le soutien de sa famille et de ses amis qui n'ont jamais cessé de croire en lui, John Lee Jr refait lentement surface. Puis avec une équipe de musicien talentueux, Junior finalement se met à la recherche d'une nouvelle voie pour exprimer son blues à lui. «Mon public est curieux, je n'essaie pas de conforter les gens qui viennent à mes concerts en espérant que je vais sonner comme mon père. Mon père m'a toujours dit que j'avais ma propre signature !»