A la cité AADL de Ouled Fayet, sur une centaine de locaux, seule une dizaine est exploitée, alors que dans celle de Bachedjerrah, aucun local n'a été attribué. Des centaines de locaux commerciaux réalisés dans les nouvelles cités urbaines restent fermés. Les déclarations des responsables quant à la nécessité de leur distribution dans les meilleurs délais sont restées lettre morte. Pourtant, l'utilité de ces locaux commerciaux n'est pas à démontrer, que ce soit pour les jeunes chômeurs ou pour les milliers de résidants. En fait, des agglomérations urbaines restent, à ce jour, sans commerces ni autres services publics faute d'espaces appropriés. A la cité AADL d'Ouled Fayet, sur des centaines de locaux fin prêts depuis des années, seule une dizaine a été exploitée. Les habitants souffrent énormément de cette situation et se plaignent de l'absence des moindres prestations et commodités de vie. A la cité AADL de Bachedjerrah, aucun local n'a été encore exploité. Les résidants, a-t-on constaté, commencent à s'impatienter et exigent une solution dans l'immédiat.«Il n'y a ni poste ni dispensaire ou autres établissements scolaires et infrastructures de jeunes», nous dira un homme d'un certain âge rencontré sur place. La priorité, selon lui, ce sont les commerces. «Nous faisons de longs déplacements pour faire nos achats», regrette-t-il. Si la cession de ces locaux n'est pas toujours une sinécure, rien toutefois ne pourrait justifier le retard enregistré dans la distribution des locaux des cités réalisés dans le cadre de programmes des logements sociaux. Dans les communes de Draria, Douéra, Tessala El Merdja et Aïn Benian, pour ne citer que ces municipalités, d'importantes agglomérations urbaines et à grande densité de population sont dépourvues de commerces. Dans ces mêmes cités où ont été relogés les habitants des bidonvilles ou habitats précaires, le taux de chômage dépasse tout entendement. Et pour cause, la plupart des jeunes résidants travaillaient, avant leur relogement, dans les marchés informels de Bachedjerrah, El Madania, Bab El Oued ou de La Casbah. L'éradication de ces espaces et l'impossibilité pour ces jeunes chômeurs de faire la navette quotidiennement ont eu pour effet de subir un chômage forcé. C'est du moins ce que nous avons constaté dans plusieurs cités, où des centaines de locaux sont fermés, en voie d'achèvement, ou carrément abandonnés. En fait, certains locaux sont tout bonnement transformés en urinoirs ou en lieux de débauche offerts gratuitement aux voyous, mais interdits à des habitants en quête de travail. Face à cette situation, le ministère de tutelle semble décidé à agir et procéder à l'affectation de ces locaux. Il y a quelques jours, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a annoncé la cession de tous les locaux réalisés dans le cadre des programmes de logements publics au profit des collectivités locales, de manière à permettre aux jeunes de les exploiter dans des activités économiques et commerciales. Pour ce faire, les ministères de l'Intérieur et de l'Habitat ont adressé une directive portant cession de tous les locaux réalisés dans le cadre des programmes de logements publics, notamment les logements AADL et socio-participatifs au profit des collectivités locales afin de les mettre à la disposition des jeunes. Toutefois, il est à craindre d'éventuels retards dans l'application de cette directive.