Des dizaines de locaux sont restés fermés, et en l'absence d'un marché de proximité, c'est l'informel qui semble en tirer profit. Pusieurs agglomérations urbaines situées dans plusieurs communes de la capitale ne disposent pas de commerces ni de marché de proximité. Il s'agit notamment des cités livrées dans le cadre du plan de relogement initié par la wilaya d'Alger et des cités réalisées par l'AADL sous la formule location-vente.Le cas des cités AADL et AADL bis, relevant de la commune d'Ouled Fayet, ainsi que la cité de logements sociaux dépendant de la commune de Dély Ibrahim illustrent parfaitement cette situation pénalisante aussi bien pour les consommateurs que pour les commerçants qui gagneraient à ouvrir de nouveaux commerce dans ces localités. Il s'agit de cités à grande densité populaire. Bien qu'elles soient habitées par près de 10 000 âmes, les autorités locales ne semblent pas juger utile d'aménager les centaines de locaux commerciaux inoccupés et le marché de proximité abandonné. Dans la cité AADL des Bananiers, la même situation est signalée. Des dizaines de locaux sont restés fermés, et en l'absence d'un marché de proximité, c'est l'informel qui semble en tirer profit. Les citoyens font leurs emplettes chez les rares vendeurs anarchiques qui débarquent chaque matin ou dans les quelques magasins situés à l'extérieur de la cité. Souvent, ils sont contraints d'aller vers d'autres communes, mieux nanties, comme Douéra, Chéraga et Bab Ezzouar pour faire l'essentiel de leurs achats. «Ici, on achète cher et sans avoir vraiment de choix», se plaint une mère de famille. Pourtant, sur un panneau d'affichage, implanté à l'entrée de cette gigantesque cité dortoir à Ouled Fayet, l'on pouvait lire : «Marché de la cité AADL». A quelques mètres de cette enseigne, il existe effectivement un espace vide, parsemé de barres de fer, devant vraisemblablement servir de marché, mais les commerçants l'ont quitté quelques jours après son ouverture. «Vous appelez ça un marché ! C'est plutôt une construction anarchique, dépourvue de toutes les commodités telles l'eau, l'électricité…», raconte un jeune résidant rencontré sur les lieux. Ainsi, cette cité théoriquement «nouvelle» ne cesse d'accueillir des camionnettes de fruits et légumes, et il est à craindre que des bazars anarchiques ne fassent leur apparition dans un proche avenir. «Sur les centaines de locaux appartenant à l'AADL, fermés ou occupés la nuit par les voyous, seule une dizaine a été exploitée, dont un ou deux servent de commerces d'alimentation générale», dira un autre habitant. Selon lui, l'attitude des autorités publiques est incompréhensible. «Depuis plusieurs années que l'on attend l'ouverture de commerces dignes de ce nom, mais bizarrement on ne voit rien venir». Plusieurs autres citoyens n'ont pas manqué de mettre en avant le fait qu'aucune des deux communes, à savoir Ouled Fayet et Dély Ibrahim n'arrivent à assurer le minimum de commodités à ses administrés. «Nous souffrons du même problème, nous sommes confrontés aux mêmes préoccupations, mais nous établissons nos documents administratifs dans des différentes APC», fait remarquer un homme d'un certain âge. Selon lui, les résidants de ces cités sont sérieusement pénalisés en ce mois de Ramadhan. En fait, nos interlocuteurs ont également indiqué que cette agglomération est dépourvue de toute ambiance de jour comme de nuit. «Cette cité est continuellement vide, même durant ce mois de Ramadhan, les habitants ne trouvent pas où se réunir en l'absence de cafés et de places publiques», se désole un jeune résidant.