Mis en service il y a une quinzaine de jours par le ministre des ressources en eau, le transfert des eaux du barrage de Taksebt ne profite pas à de nombreux villages en raison de la vétusté du réseau de distribution. La mise en service du transfert de l'eau potable à partir du barrage de Taksebt vers les localités du nord de la wilaya de Tizi Ouzou a été inaugurée par le ministre des ressources en eau, M. Hocine Necib, le 27 décembre passé. Bien que le projet accuse du retard, notamment dans la livraison de deux réservoirs de 5000 m3 sur les hauteurs de la commune d'Iflissen (50 km au nord de la wilaya de Tizi Ouzou), les populations locales assistent quotidiennement à la perte de grosses quantités d'eau. Le constat est visible dans plusieurs communes, à l'image de Ouaguenoun, Boudjima, Timizart ou Tigzirt. La commune d'Iflissen, évidemment, n'est pas épargnée. L'ancien réseau de transport en acier-fonte qui remonte aux années 1990 est entamé par la rouille. Le pompage qui s'effectue est tellement fort que les châteaux d'eau sont vite remplis et «débordent» même. En l'absence d'un réseau de distribution moderne à travers les villages, cette précieuse ressource ne parvient malheureusement pas dans les foyers. Les canalisations sont endommagées par le temps ou par les travaux d'assainissement ou autres. A Boukellal ou à Taksebt, pour ne citer que ces villages-là, les citoyens voient avec amertume et dépit cette source de vie se déverser sur la chaussée ou dans les oueds. Ce qui fait mal aux citoyens rencontrés est le fait que des sommes faramineuses ont été consacrées pour la concrétisation de ce projet cher à ces populations du flanc nord de la wilaya. Les citoyens qui disposent de compteurs ADE sont invités par contre à honorer leurs redevances. A Boukellal, les citoyens ont conditionné l'installation de ces compteurs par l'ADE par la réfection préalable du réseau existant. Cette problématique a d'ailleurs été soulevée récemment par les représentants des comités des villages aux responsables de l'APC d'Iflissen. Ces derniers rétorquent qu'il leur est impossible de réparer tous les points noirs du réseau éclaté en plusieurs endroits. Cela requiert de gros moyens financiers dont l'APC ne dispose pas. L'urgence de l'inscription de nouveaux réseaux d'adduction et de distribution au profit de la commune s'avère d'une grande importance afin de limiter ce désastre à ciel ouvert. L'opinion publique locale sidérée par ce gaspillage reproche aux responsables en charge du secteur de ne pas avoir anticipé cette situation. Certes, la commune a bénéficié il y a peu d'un programme de construction de nouveaux réservoirs au profit de certains villages en plus de la réfection de certaines conduites d'adduction. Mais malgré cela, la commune a toujours soif. Les villages qui disposent d'un réseau de distribution se comptent sur les doigts d'une seule main. Il s'agit d'Issenadjene, Aïfène, Ighil-Ighes et Iknache. D'autres villages ont bénéficié de petites réfections sans que les autorités locales aient les moyens d'inclure l'ensemble des 38 villages de la commune. Pour pallier ce manque d'eau, les villageois s'alimentent, bon an mal an, à l'aide de jerricans à partir de leurs vieux réseaux reliés aux sources.