A l'instar de bien d'autres wilayas du pays, la ville du Vieux Rocher a célébré, hier, le jour de l'an berbère 2963. Cette journée a été marquée par l'organisation d'un spectacle populaire depuis le stade Benabdelmalek jusqu'à la maison de la culture Mohamed-Laid Al Khalifa. Offert au grand public, ce spectacle animé par la direction de la culture en collaboration avec l'association Djoussour a été dédié à la tradition berbère dans toute sa diversité, notamment en terme de patrimoine matériel (habit et bijoux) ou immatériel (musiques et danses folkloriques). Affluant à la maison de la culture, plusieurs artisans ont pris part à cette manifestation en exposant leur produit traditionnel, allant des bijoux, à l'habillement, comme l'malhfa chaouie (tenue de fête féminine de la région des Aurès), à la poterie, aux gâteaux traditionnels. Ces artisans souffrent pourtant, pour la plupart, du manque de moyens pour faire émerger leur savoir-faire. Prenons l'exemple de cet artisan bijoutier, Sadek Lahlouh, qui n'a même pas de local à Tizi Ouzou pour son activité. Selon lui, il faut jouir de passe-droit pour espérer bénéficier d'un local. La cherté de la matière première, comme le corail, a été également soulevée. Ils se procurent cette matière précieuse au marché noir. «L'Etat devrait réorganiser le marché du corail ; nous sommes autorisés à consommer 1 kg/mois, ce qui est loin de suffire ; il faut au moins 13 kg/mois. Nous sommes obligés de recourir à l'informel pour travailler» a-t-il regretté.