D'aucuns soutenaient que la guerre ne serait pas la meilleure solution, qu'elle aurait des conséquences collatérales regrettables, que les débordements pourraient être incontrôlables… Mais pour se prémunir contre ce qu'on ne peut empêcher, il faut le vouloir. Or l'Algérie, qui n'arrive pas à sortir de son hibernation, donne aujourd'hui des signes de paralysie. Selon les déclarations officielles, l'Algérie était convaincue que les USA, relayés par la Grande-Bretagne, adhéraient à ses convictions dans la question du Sahel au détriment de leur allié, la France. Que la résolution de l'ONU allait dans le sens de la logique algérienne. La naïveté a prévalu également lorsqu'on s'est mis à croire, à un moment de l'évolution des stratégies du dialogue, que l'Algérie avait des atouts et qu'à travers Iyad Ag Ghali, chef de Ançar Eddine, et autres chefs traditionnels et militaires des mouvements armés de l'Azawad, elle développerait le grand jeu. Voilà que la panique paralysa les esprits lorsqu'un des appuis principaux claqua la porte des négociations et entreprit de serrer l'étau autour de Bamako. La France a voulu la guerre, la France a obtenu sa guerre, en hiver comme elle l'a prévue. Est-il encore temps de mobiliser la Libye, désorganisée et affaiblie par ses contradictions internes ? Ou les autres pays du champ afin de prévenir tout débordement ? Peut-on s'opposer à toute idée de déploiement de forces internationales d'interposition entre Nord et Sud «pour permettre le dialogue», tout en se tenant en dehors du conflit ? Car «en termes de guerre, tout est incertain». L'ancien chef du renseignement malien, M. Maïga, prédisait dans les colonnes d'El Watan que «l'Algérie finira par rentrer dans le rang dès que la guerre se déclarera». Le cas échéant et à défaut d'intervenir militairement, elle sera sollicitée pour financer les opérations militaires.