La capitale compte plus de 25 000 habitations vétustes, selon un recensement datant d'avant le séisme de 2003. Le plancher d'un appartement de l'immeuble, situé au n°8 la rue Merzak Dib (ex-Lamartine) à Belouizdad s'est effondré, faisant un blessé. Une femme, la cinquantaine, évacuée à l'hôpital, a été touchée par la chute de madriers dans sa chambre, située au deuxième étage. «Ma mère a reçu sur le corps 8 madriers le dernier vendredi de l'année 2012. Cet accident a failli coûter la vie à ma mère, qui est toujours à l'hôpital et en état de choc», a déclaré Rachid, le fils de la victime. Les quatorze familles qui occupent cet immeuble de cinq étages vivent dans l'angoisse d'un nouvel effondrement. Avec les dernières pluies, le risque de chute de pans de l'édifice est important. Façades fissurées, plancher chancelant, balcons lépreux, escaliers délabrés, l'immeuble a été fragilisé par le séisme de 2003. Les résidants, tous des propriétaires, s'étonnent que leur bâtisse ne soit toujours pas expertisée. «L'immeuble a été classé, au lendemain du séisme de 2003, dans la catégorie orange 4. Une enveloppe avait été dégagée pour la réhabilitation du vieux bâti. L'APC nous a étrangement ignorés. Aucune entreprise de réhabilitation ne s'est présentée pour accomplir les travaux, réclamés à cor et à cri par les résidants. La nouvelle assemblée élue, contactée après l'incident de décembre, n'a toujours pas envoyé ses services techniques pour une éventuelle expertise. Même le CTC ne s'est pas déplacé. Pourquoi méprise-t-on ainsi la population ? A qui doit-on s'adresser pour sortir de cette situation ? Faut-il qu'il y ait mort d'homme pour voir les élus et l'administration réagir ?», s'interroge Rachid, qui n'a reçu, assure-t-il, que des promesses d'intervention de la part de l'APC. Les résidants réclament la prise en charge rapide des occupants. «Nous devons être rassurés. L'APC peut faciliter l'opération de réhabilitation ou carrément émettre un arrêté de démolition et reloger les occupants. Nous ne voyons rien venir à ce jour. L'OPGI, l'APC, ou même la wilaya déléguée de Hussein Dey chargés des opérations de réhabilitation ont l'obligation juridique et morale de venir au secours des familles sinistrées», estime une habitante de l'immeuble, qui assure que les familles vivent sous la menace d'un effondrement qui ferait beaucoup de victimes innocentes. L'APC, contactée par nos soins durant toute la journée d'hier, est aux abonnés absents. Les numéros de téléphone donnés par le service de renseignements d'Algérie Télécom ne sont pas fonctionnels. A la rue Zdad, au quartier Cervantès, Laâqiba, on compte plus d'une centaine d'immeubles menaçant ruine (IMR), selon des chiffres communiqués par l'ancien P/APC, M. Aggoun. Certaines bâtisses ont été démolies à la rue Lamartine et dans les quartiers de Belouizdad et du Ruisseau, où se trouve le siège de l'APC. Le chiffre ne répondrait pas à la vraie réalité. Le parc immobilier s'est complètement dégradé ces dernières années. L'Ofares n'a fait que du replâtrage, dont les conséquences sont connues de tous les occupants de Belouizdad. «Il y aurait, comme l'a soutenu un ancien élu revenu aux affaires, près de 80%, sinon plus d'immeubles vétustes». Dans le cadre de la préservation du vieux bâti, la wilaya d'Alger a prévu de soumettre pas moins de 10 800 bâtiments à une opération d'étude technique. La capitale compte plus de 25 000 habitations vétustes, selon un recensement datant d'avant le séisme de 2003. Toutes les vieilles bâtisses et les vieux immeubles, datant pour beaucoup de l'époque coloniale, dont Alger-Centre, Belouizdad, Hussein Dey, Sidi M'hamed, El Mouradia, Bologhine, La Casbah et Bab El Oued sont concernés par l'opération, dont les résultats sont connus des services de l'Habitat.