Qu'attendent les autorités de la wilaya pour prendre en charge le dossier du vieux bâti, notamment les immeubles situés au 62 et 42, de la rue Draï Aissa. Les seize familles, crient leur douleur, elles se sentent perpétuellement en danger de mort. Les dernières pluies ont aggravé la situation et les madriers porteurs qui datent de l'ère coloniale ne tiennent plus. ‘'Il faut visiter ces lieux pour mieux mesurer l'ampleur des dégâts et du danger qui guette ces familles, dont la quasi-totalité est composée de plusieurs enfants''. La situation est plus que dramatique que l'on croit. Il faut visiter ces lieux pour mieux mesurer l'ampleur des dégâts et du danger qui guette ces familles, dont la quasi-totalité est composée de plusieurs enfants. Elles vivent dans l'angoisse et la peur. Oui la peur, parce qu'il y a vraiment de quoi avoir peur ! Vivre entre des murs fissurés et délabrés, des toits complètement arrachés par les pluies, le plancher pratiquement inexistant dans certaines pièces, des escaliers détériorés, les madriers qui soutiennent le toit et le plancher ne supportent plus le poids de ces immeubles, qui risquent de lâcher à tout moment, des fondations altérées par l'érosion, le manque d'hygiène, l'insalubrité et les quelques mouvements ou vibrations des immeubles ressentis à chaque fois, qu'il y intempérie. Ce sont autant d'arguments pour les habitants de dénoncer le laxisme et le mutisme des autorités quant à une meilleure prise en charge de leurs préoccupations et celle de toute une cité antique, qui mérite d'être évacuée en urgence et réhabilitée, pour préserver toute sa dimension historique et culturelle, dans la mesure où elle fait partie du patrimoine culturel de la ville de Mostaganem. L'inquiétude est grande, le danger l'est plus. Aujourd'hui, ces familles ne savent plus à quel saint se vouer, après tant de promesses non tenues, après plusieurs visites effectuées par les deux précédents walis, celles des services de l'urbanisme, de la protection civile, de la sécurité, mais en vain. Ces familles ont eu droit tout juste à des visites de courtoisie sans plus, leur espoir avait été complètement anéanti pour la simple raison que tout juste après la visite du Président de la République, qui devait visiter le musée mitoyen à la cité et rénové à l'occasion, tous ces bon samaritains, ont disparu de la circulation, et personne n'est venu s'enquérir depuis 2004, de la situation que vivent ces familles désemparées par leur sort et qui se considèrent comme des laissées pour compte. ‘'Les angoisses et les inquiétudes se renforcent à mesure que l'on signale, de façon quasi cyclique, des effondrements de certaines parties de ces deux immeubles''. La question de ce vieux bâti préoccupe de plus en plus et inquiète davantage les familles concernées. Les angoisses et les inquiétudes se renforcent à mesure que l'on signale, de façon quasi cyclique, des effondrements de certaines parties de ces deux immeubles. Abordée dans l'immeuble que nous avons visité, sis au 62 de la rue Draï Aissa, où vivent six familles, Mme AH.M, locataire, nous dira avec amertume et tristesse : « Ces sites devraient être inscrits au patrimoine mondial de l'Unesco, c'est aberrant d'habiter dans un site aussi délabré et délaissé, les autorités ne semblent pas prendre la mesure de la valeur historique de ces immeubles, autrement, ils devaient entreprendre des travaux de réhabilitation pour les préserver aux futures générations, au lieu de les laisser s'effriter au risque de s'effondrer, avec toutes les conséquences incommensurables qui en découleraient. Cette situation nous fait vraiment mal, car une pierre qui tombe, c'est une partie de nous-mêmes, de notre vie, de notre histoire, qui disparaît et c'est notre malheur également, puisque deux enfants, âgés respectivement de 4 et 11 ans, ont été épargnés de justesse, par l'effondrement soudain du mur d'une pièce complètement délabrée ». Le plus ahurissant et le plus inadmissible, plusieurs opérations de modification et d'aménagement ont été apportées par le pseudo-propriétaire des lieux et un des locataires, propriétaire d'une boulangerie, située au rez-de-chaussée. Ces aménagement sans aucune consultation technique, ni avis des autorités compétentes, ont fait que les murs du premier étage ont été biaisés à tel point que les madriers qui les soutiennent ont carrément lâché. A l'intérieur, un petit réduit qui sert de courette à un locataire du rez-de-chaussée, se trouve être le lieu de l'emplacement de la cheminée du four de la boulangerie, qui avec la chaleur qu'elle dégage, ajoutée à celle du four, altère et dénature les madriers qui servent de consolidation à l'ensemble des structures de l'immeuble. Dans l'autre immeuble adjacent à la bâtisse abritant le musée, sis au numéro 42 de la même rue, où vivent pas moins de neuf familles, dans une situation déplorable, tous les ingrédients du risque majeur sont réunis dans cet immeuble, qui n'a d'immeuble que le nom. Au premier étage, qu'il faut escalader par la force des biceps, les escaliers détériorés, chacun est appelé à fournir tous les efforts du monde, pour venir à bout de ces escaliers de la mort, nous avons constaté chez l'une des familles, le plancher d'une pièce complètement effondré, sauf les madriers en forme de poutres y sont encore à leur place, comme pour témoigner de leur histoire, qu'il va falloir protéger. Cette irruption du sol au niveau du premier étage, veut tout simplement dire, que le toit de la chambre qui abrite la famille d'en bas est à terre. Il faut voir pour y croire. « Deux expertises confirment le danger imminent qui guettent les seize familles, ils recommandent des mesures urgentes aux autorités locales » E n janvier 2003, une équipe du CTC a procédé à une expertise de l'immeuble, sis au n°62, (expertise n° 017 SCT/2003/CA/DM), où il est clairement indiqué : « Ce bâtiment est de forme rectangulaire…, sa structure porteuse est formée de murs porteurs en moellons et les planchers sont en bois, sa construction remonte au 19eme siècle… Nous vous signalons que ce bâtiment a fait l'objet de plusieurs visites par les commissions techniques de la wilaya et de l'APC et ce suite aux différentes dégradations importantes enregistrées sur cet ouvrage. Lors de notre passage de ce jour, nous avons constaté une amplification des désordres, à savoir : - Effondrement de certains planchers et affaissement pour d'autres.- Infiltration d'eaux importantes, fissures des murs porteurs. Actuellement (c'est-à-dire en 2003), ce bâtiment menace ruine et met en danger la sécurité des occupants, pour cela, nous invitons ces derniers (locataires), à contacter en urgence, les autorités compétentes (Wilaya-APC) pour prendre les mesures nécessaires ». Aussi, il y a lieu de signaler cette autre expertise effectuée cette fois, par un bureau d'expertise, qui confirme les constations déjà relevées par le CTC. Dans le procès-verbal, il est mentionné : « Nous avons tout d'abord visité l'ensemble des maisons contigües, à la demeure du Caïd et avons constaté au niveau du premier étage, de plusieurs pièces sises au numéro 55 à 62 des :- Fissurations horizontales, obliques et verticales très profondes sur certaines parties. Elles représentent un réel danger.- Des fissurations très profondes des éléments porteurs et autoporteurs (Danger).- Des dégâts sont apparents sur les gorges et enduisage au plâtre du plafond ». Et de conclure : «Aussi, nous avons remarqué sur l'ensemble des maisons, sont en état de vétusté avancé et, il y a risque d'effondrement de certains éléments porteurs et autoporteurs (Danger) ». ‘'Un appel de détresse est lancé au wali et aux services concernés, afin de mettre un terme au calvaire des familles'' Ceci sans oublier l'autre côté où vit une famille avec ses six enfants, plus précisément, au numéro 22 de la rue Abdellaoui. Une masure inhabitable, indigne de l'être humain. Cette demeure menaçant ruine, a fait l'objet elle aussi de plusieurs visites des services de la protection civile, dont la dernière inspection , date de deux ans, où les services spécialisés de la protection civile ont confirmé l'effondrement du toit, la présence d'un taux d'humidité très élevé, lequel constitue un grand risque pour les habitants notamment les enfants. A noter que toutes ces familles réunies, ne possèdent aucun reçu de loyer et ce malgré le paiement des charges. Les spécialistes ne cessent, notamment depuis le séisme dévastateur du 21 mai 2003, de sensibiliser les pouvoirs publics sur l'état de certaines constructions, que ce soit le vieux bâti ou les nouvelles constructions. Encore une fois, les professionnels tirent la sonnette d'alarme et appellent les pouvoirs publics à faire plus d'efforts en écoutant davantage les spécialistes et en intégrant le citoyen dans la politique de prévention contre les risques majeurs. La préservation du vieux bâti, si tant est qu'il existe une politique dans ce sens, implique en priorité la participation financière des propriétaires. «Une vieille maison, non fonctionnelle, qui menace ruine, qui représente un danger pour ses occupants et le voisinage, tel le présent cas, est une maison qui doit être logiquement démolie et ses occupants relogés. Les locataires lancent aujourd'hui un cri de détresse au wali et à l'ensemble des services concernées, afin de prendre en charge leurs préoccupations plus que légitimes et mettre ainsi un terme à leur calvaire vécu au quotidien.