Par solidarité avec leurs collègues du secteur ORL, recalés par les responsables du service, 600 médecins résidents du CHU Ibn Rochd et de la faculté de médecine de Annaba ont entamé, hier, une grève de deux jours, avons-nous constaté sur place. Les 15 sur les 18 médecins résidents du service ORL de l'hôpital Dorban relevant du CHU Ibn Rochd, qui ont été déclarés ajournés par leur chef service sans aucune évaluation, sont les premiers à passer à l'action. es autres n'ont pas tardé à leur emboîter le pas, paralysant partiellement leurs services respectifs. «Il n'est pas concevable qu'un chef de service ait le pouvoir de décider de l'avenir de 15 spécialistes au gré de son humeur. Nous sommes dans un pays régi par des lois justement pour faire face aux dépassements. Le temps des abus est révolu», estiment-ils. Par cette décision, les 600 médecins résidents, tous affiliés à la section syndicale des médecins résidents (SSMR), veulent dénoncer «le non-respect de la plateforme d'entente signée en juin dernier entre les résidents concernés et leur chef de service, la sanction des 15 médecins résidents anciennement grévistes et surtout le silence total de toutes les instances concernées». Aussi, ils exigent l'annulation du PV de délibération, la validation de l'année et le transfert de tous les résidents concernés par le mouvement. Les 15 résidents du service ORL en question affirment encore une fois que «le présumé programme de 13 cours de rattrapage des enseignements de l'année en cours sur lequel nous devons être évalués n'est pas encore achevé. Pis, aucun examen n'a eu lieu. Dans quel but alors ce programme a été établi et sur quelle base avons-nous été évalués ?» A vrai dire, abonde le secrétaire général du SSMR, cette décision se veut être des représailles à leur encontre, notamment après qu'ils eurent observé une longue grève pour dénoncer «l'absence totale de formation théorique et pratique des résidents», «l'anarchie totale dans les activités de gardes», «la discrimination» et «le favoritisme». En effet, à l'issue de ce mouvement de contestation, une plateforme d'entente avait été établie en juin 2012 mettant fin au mouvement de grève des résidents sous conditions de respecter la formation, le rattrapage des enseignements et l'évaluation ainsi que l'amélioration des conditions de travail. Les médecins résidents, quant à eux, avaient été invités à renoncer à leur congé annuel. Pour permettre le respect de ces engagements, une commission initiée par le conseil scientifique de l'université avait été mise en place. Contacté, le doyen de la faculté de médecine, le professeur Benali, a déclaré : «J'ai adressé une correspondance officielle au chef du service ORL pour lui faire savoir que l'accord de levée de la grève sur lequel il avait signé en juin dernier n'a pas été respecté.» Ainsi, menacent les résidents en colère, si cette grève n'apporte pas une solution au problème des 15 ORL, ces derniers entreront en grève de la faim illimitée jusqu'à la satisfaction de leurs revendications.