Un programme de dépistage nécessite un comité spécialisé pour le pilotage. La Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS) invite toutes les femmes âgées entre 40 ans et plus à se présenter au niveau de ses agences pour bénéficier d'un dépistage gratuit du cancer du sein, a annoncé mardi à Alger Mme Nesrine Benaïda, chargée de communication à la CNAS en marge des journées portes ouvertes de la CNAS, consacrées au dépistage précoce du cancer du sein. Ces journées portes ouvertes, organisées par la CNAS du 15 au 24 janvier, s'inscrivent dans le cadre du programme national de dépistage du cancer du sein. Elles visent à informer et sensibiliser les citoyennes sur l'importance du diagnostic précoce de ce cancer mortel, qui peut être cependant guéri quand il est pris en charge à temps. «Cette opération d'envergure a été lancée dans les agences de la CNAS, où un personnel qualifié a été mobilisé et des diaporamas explicatifs défilent durant toute la journée pour informer les femmes», a ajouté Mme Benaïda. La même responsable a souligné que dans les structures sanitaires, des affiches avaient été collées pour indiquer aux femmes l'implantation des centres de dépistage et les démarches à suivre pour bénéficier d'une mammographie. Au niveau des agences de la CNAS de tout le territoire national, des femmes peuvent se présenter pour se renseigner à propos des modalités de diagnostic. Une fois le rendez-vous pris, les femmes sont orientées vers les centres de référence d'Alger (Tafourah) , Jijel, Constantine, Laghouat et de Maghnia pour un examen de mammographie et/ou d'échographie mammaire, a-t-elle rappelé. Ainsi, la CNAS prend en charge les examens de dépistage du cancer du sein chez la femme âgée de 40 ans et plus depuis 2010, suite à une instruction du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh. Depuis le lancement de cette opération, 6000 femmes ont bénéficié d'un examen de dépistage gratuit au niveau de la wilaya d'Alger et des villes périphériques. Une initiative louable, mais qui suscite de vives interrogations des spécialistes justement sur le sort de ces femmes dont les cas sont avérés positifs. Les spécialistes se demandent donc si ces femmes ont bénéficié d'une prise en charge adéquate dans les structures de santé spécialisées. Interrogé sur la démarche adéquate pour mener à bien ce dépistage afin, justement, de tenter de réduire la mortalité à près de 30%, un spécialiste de la question estime qu'il est capital de mettre en place une commission nationale chargée du programme de dépistage du cancer du sein en collaboration avec les institutions concernées, à savoir le ministère de la santé, la sécurité sociale et le personnel médical qualifié. Cette commission va élaborer le cahier des charges du programme de dépistage en tenant compte de la situation épidémiologique du pays, de notre système de santé et de ses ressources humaines, matérielles et financières. «Ce cahier des charges va préciser les conditions et les modalités pratiques de l'accréditation des centres de dépistage, de l'accréditation des personnels de ces centres, du contrôle de la qualité des équipements, du protocole d'exploration et surtout des critères d'évaluation de ce programme», a-t-on expliqué en précisant que ce dépistage ne sera efficace que si l'on a parallèlement mis en place des réseaux de prise en charge pluridisciplinaire (radiologues, anatomo-pathologistes, chirurgiens, oncologues, radiothérapeutes…).