La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, appelle «à un front national fort» pour faire face «aux menaces et aux pressions étrangères sur l'Algérie». Intervenant à l'ouverture, hier à Alger, d'une rencontre des cadres et députés du parti, elle met en garde contre «les graves conséquences de la guerre au Mali». «L'Algérie est visée par ce qui se passe au Sahel. Il faut constituer un front national fort. Pour cela, il faut commencer par le règlement de tous les problèmes sociaux des Algériens, notamment au sud du pays. Il est également impératif de lutter contre la corruption, en particulier la corruption politique qui a gagné du terrain ces dernières années et procéder à l'élection des institutions crédibles et la démocratisation du système», affirme-t-elle, en appelant à l'ouverture d'un débat général sur la situation au Sahel «pour mobiliser l'opinion nationale». Fidèle à son discours anti-impérialiste, la SG du PT pense qu'il y a bien un lien entre l'intervention française au Mali et l'attaque terroriste perpétrée à In Amenas. Cette dernière, estime-t-elle, vise «à entraîner l'Algérie dans le bourbier malien». Analysant les événements qui se sont succédé depuis la prise d'otages d'In Amenas jusqu'à la fin de l'intervention de l'armée algérienne, elle conclut qu'«à travers cette agression caractérisée, c'est l'intégrité de l'Algérie qui est visée». Pour elle, les pressions des capitales étrangères, exercées notamment par les Anglais et les Japonais, sur les autorités algériennes pour ouvrir des négociations avec les terroristes répondent à un seul objectif : «Donner plus de temps au groupe terroriste et inciter, par conséquent, les autres groupes activant dans la région à perpétrer des attaques similaires afin de préparer l'intervention des armées étrangères sur le territoire algérien.» Le gouvernement français, ajoute-t-elle, est en train, à travers sa réaction à l'attaque d'In Amenas, de courtiser l'Algérie pour la convaincre de prendre part à la guerre au Mali. «Mais il n'y aura pas d'intervention de notre armée au Sahel. Nous soutenons la position des autorités algériennes, réaffirmée par le Premier ministre Abdelmalek Sellal», lance-t-elle. Louisa Hanoune pense également que cette guerre est un prolongement du plan américain du Grand Moyen-Orient (GMO) et que la France est chargée de son exécution dans la région. A cet effet, elle affirme que «la responsabilité politique» d'une éventuelle dégradation de la situation sécuritaire dans la région incomberait à la France. «La France agit par procuration dans la région. Le GMO vise l'émiettement de la région en réveillant les vieux démons de la guerre et en ressuscitant les divisions tribales», insiste-t-elle. La première dame du PT salue, dans la foulée, les forces de l'ANP qui ont réussi à éliminer les assaillants avec moins de victimes.