Prétexte impérialiste», «alibi infondé» et «première réplique de la guerre en Libye». La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, ne lésine pas sur les qualificatifs pour dénoncer l'intervention militaire française au nord du Mali qui se poursuit depuis vendredi. Intervenant à l'ouverture, hier à Alger, des travaux de la réunion extraordinaire du bureau politique du parti, convoquée en urgence pour analyser cette nouvelle situation, elle met en garde contre «un complot qui vise à provoquer l'implosion des pays de la région, en première ligne l'Algérie». «Cette guerre est dangereuse et vise en premier lieu l'Algérie en manipulant la question du terrorisme et celle de l'identité dans la région du Sahel», lance-t-elle. Louisa Hanoune appelle ainsi à la prudence. «Cette intervention impérialiste française au Mali est une première réplique de l'attaque de l'OTAN en Libye. Tout a été orchestré pour en arriver à cela», affirme-t-elle, estimant que tous les acteurs (groupes terroristes, Etats de la Cédéao et autorités maliennes) sont à «la solde de la France». «Les autorités maliennes qui ont appelé à cette intervention n'ont aucune légitimité. Le peuple malien refuse cette intervention, mais les vassaux de la France ont insisté pour servir un agenda impérialiste. Le revirement d'Ançar Eddine est orchestré aussi de l'étranger», soutient-elle. Appelant à l'ouverture d'un large débat national autour de cette question, la SG du PT estime que l'Algérie fait face en ce moment à une pression en vue de l'impliquer directement dans cette «sale guerre». Elle cite, dans ce sens, les déclarations du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, les écrits de la presse française et les propos des responsables américains qui demandent une implication directe de l'Algérie dans cette intervention. «Il y a des pressions sur l'Algérie pour l'impliquer dans cette guerre, dont le seul bénéficiaire sera l'impérialisme américain qui viendrait récolter les dividendes à la fin de l'intervention», martèle-t-elle. Cette intervention, ajoute-t-elle, ressemble à celles menées par les Etats-Unis en Afghanistan et en Irak «qui n'ont fait que renforcer les groupes terroristes». Saluant la fermeture de la frontière avec le Mali, Louisa Hanoune revient sur le survol du territoire algérien par les avions militaires français. Elle qualifie également les déclarations du porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Amar Belani, d'«alambiquées» et d'«incompréhensibles», d'autant plus que le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, était, selon elle, «clair» dans ses propos en mettant en garde contre les conséquences de cette guerre sur la région et sur notre pays en particulier : «Abdelmalek Sellal avait dit qu'une intervention étrangère au Mali renforcerait les groupes terroristes. Il a raison. Nous connaissons tous les conséquences de l'intervention américaine en Afghanistan et en Irak».