Une trentaine de familles ont été évacuées, après le deuxième glissement de terrain suivi d'éboulement au village Aït Aïssa, dans la commune d'Illiltène (Tizi Ouzou). Les intempéries ont aggravé le glissement de terrain qui menace la commune d'Illilitène (daïra d'Iferhounène), à 70 km au sud-est du chef-lieu de wilaya. D'ailleurs, les villageois sont toujours coupés du monde car les voies de communication sont obstruées, notamment par des blocs de pierre et des troncs d'arbres charriés par la coulée boueuse qui s'est déversée sur la chaussée. Le maire d'Illiltène, M. Azoug, estime que la situation est de plus en plus compliquée, surtout avec la dégradation des conditions atmosphériques : «Nous avons commencé à déneiger avec les moyens de l'APC et les engins des privés, mais c'est vraiment difficile d'y faire face. Ce qui nous fait peur c'est beaucoup plus le retour des fortes chutes de pluie qui risquent de provoquer une nouvelle coulée de boue.» Les établissements scolaires sont toujours fermés et «les épiceries commencent à se vider parce que les commerçants ne se sont pas approvisionnés depuis quelques jours», ajoute M. Azoug. La situation est vraiment inquiétante. Pas moins d'une trentaine de familles ont été évacuées depuis le retour du glissement de terrain suivi d'éboulement au village Aït Aïssa et à El Hed, chef-lieu de la commune d'Illitène, où les villageois demeurent toujours dans le désarroi. «On attend l'aide de l'Etat. L'APC fait ce qu'elle peut avec les moyens dont elle dispose. La situation s'annonce très difficile, surtout avec le retour du mauvais temps. On ne pourra même pas s'approvisionner en denrées alimentaires si les magasins des villages venaient à épuiser leurs stocks. Le CW253, route principale desservant la commune, est complètement obstrué par les objets charriés par la coulée boueuse. C'est vraiment difficile. On craint de vivre des jours noirs», lance un villageois. Lundi, deux délégations des ministères de l'Habitat et des Ressources en eau se sont déplacées sur les lieux pour constater l'ampleur du désastre. Les citoyens d'Illiltène attendent des mesures concrètes de cette visite car, précisent des villageois, l'Etat fait toujours des promesses, mais en réalité, ne fait rien pour soulager la population qui est constamment exposée au danger. «A chaque fois, on nous annonce la visite d'un responsable, mais sur le terrain, les choses restent toujours en l'état. On est vraiment oubliés, alors qu'on risque d'être ensevelis par la boue du jour au lendemain. Ils attendent la catastrophe pour agir à la dernière minute», fulmine un habitant du village d'Aït Aïssa.