La satisfaction tirée du bon classement de Béjaïa parmi les wilayas les mieux électrifiées dans le pays est à tempérer à la lecture du chapitre gaz de ville, où il est autorisé de classer Béjaïa parmi les wilayas en retard. Entre les deux positions, c'est le grand écart. Dix villes, sur les 52 chefs-lieux de commune, seulement, en sont alimentées, soit à peine 36 000 foyers. En pourcentage, cela donne 17,3 %, la moitié de la moyenne nationale déjà faible. Il n'y a donc pas de gaz de ville à Tichy, Adekar, Kherrata, Chemini, Souk El Tenine, Barbacha, Darguina, Beni Maouche, Aokas et Ighil Ali. Tous des chefs-lieux de daïra. Le relief montagneux de la wilaya n'explique pas à lui seul ce grand retard. Aucune réalisation dans l'intervalle des années 1986 à 1998. Une douzaine d'années « sabbatiques » où la wilaya n'a bénéficié d'aucun projet consistant, et pourtantUn gazoduc la traverse de bout en bout (Beni Mansour-Béjaïa) sur une longueur de 110 km avec une pression de 70 bars. D'ici à 18 mois, le gazoduc devra arriver jusqu'à Souk El Tenine, sur la côte Est. A se fier au rapport de la DMI, les besoins de la wilaya pour le quinquennat 2005-2009 sont un peu moins de 40 000 foyers à alimenter pour une enveloppe d'au moins 5,8 milliards de dinars. Le programme complémentaire de soutien à la croissance en a dégagé 1 210 millions de dinars pour raccorder quelques quartiers et lotissements sociaux et aussi trois localités : Kherrata, Béjaïa (quartier de Tizi), Melbou et Tizi El Oued. Il faut noter que, depuis 2000, l'administration a arrêté un mode de financement des projets qui fait participer Sonelgaz et l'Etat à parts égales (50/50) en plus de la contribution de l'abonné avec 10 000 DA. Pour le montage financier qui a permis, pour rappel, la réalisation du réseau gaz de ville du quartier ex-Merlot à Tazmalt en 2004, la quote-part du citoyen a été, par contre, de 25 000 DA. Conjuguée à l'insuffisance en moyens humains et matériels de Sonelgaz, la maigre dotation dégagée par l'Etat ne peut réduire le grand écart entre l'offre et la demande. Le rythme est aussi alourdi par des écueils que constituent le retard d'établissement de permis de construire et les oppositions manifestées par des terriens quant au passage de réseaux, comme à Mellala et Tala Hamza. C'est que dans ce genre de cas, l'Etat n'a pas prévu d'indemnisation.