Le vice-président américain Joe Biden et le chef de la diplomatie russe Serguei Lavrov tentaient hier, en marge de la Conférence de sécurité à Munich (Allemagne), d'aplanir leurs profondes divergences sur la Syrie, un pays en guerre depuis 22 mois menaçant la stabilité du Moyen-Orient et la sécurité mondiale. Le vice-président américain a souligné que «de grandes divergences» demeuraient entre Washington et Moscou sur la Syrie, ensanglantée par près de 2 années de guerre civile ayant fait plus de 60 000 victimes selon l'ONU. «Nous pouvons nous mettre d'accord sur le fait que le peuple syrien souffre», a-t-il ajouté. Les pays occidentaux, Etats-Unis en tête, et certains pays arabes appellent le président syrien Bachar Al Assad à céder le pouvoir, tandis que Moscou refuse son départ forcé, affirmant, à l'instar de nombreux pays, qu'il revient au peuple syrien de décider. «Nous travaillons ensemble, avec nos partenaires, pour que l'opposition syrienne devienne plus unie, plus solidaire», a également déclaré M. Biden devant des responsables de nombreux pays réunis à Munich. Le vice-président américain a en outre exprimé son souhait que la communauté internationale «renforce son soutien aux adversaires» du régime de Bachar Al Assad. Plusieurs pays ont condamné ce bombardement israélien d'un centre de recherche situé entre Damas et la frontière libanaise, un raid vivement contesté par la Syrie qui a protesté devant l'ONU. Dans une lettre envoyée aux chefs du Conseil de sécurité de l'ONU, le ministère des Affaires étrangères syrien a dénoncé «l'échec du Conseil de sécurité à s'acquitter de sa responsabilité pour empêcher cette grave attaque israélienne qui fait peser d'énormes risques sur la stabilité du Moyen-Orient et la sécurité mondiale». Dans son intervention devant la conférence de Munich, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, pour sa part souhaité que le groupe d'action sur la Syrie, conduit par l'émissaire international pour ce pays, Lakhdar Brahimi, se réunisse à nouveau pour tenter de parvenir à une solution de transition, estimant que l'on pouvait «faire des progrès».