En présence du médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, le vice-président américain, Joe Biden, et le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, se sont rencontrés, hier, à Munich, en marge de la conférence de sécurité pour tenter d'aplanir leurs divergences sur le dossier syrien. Mais le responsable américain ne se fait pas trop d'illusion. Le régime syrien demeure solide malgré l'apprêté des combats et les pressions internationales. M. Biden a évoqué la persistance « de grandes divergences » entre son pays et la Russie, malgré les rencontres entre les responsables des deux pays, sous la houlette de M. Brahmi. Pour autant, les Américains continuent à miser sur le succès de l'opposition dont le chef a réaffirmé sa disposition à négocier « sous conditions » avec « les responsables syriens qui n'ont pas de sang sur les mains ». Tout porte à croire que cette décision controversée a été soutenue par Washington qui milite aussi bien pour une solution politique que militaire. L'adjoint de Barack Obama a d'ailleurs exhorté la communauté internationale à lui prêter main forte. « Nous travaillons ensemble, avec nos partenaires, pour qu'elle (l'opposition syrienne) devienne plus unie, plus solidaire », a-t-il déclaré. Du côté russe, on reste inflexible mais ouvert à toute perspective politique. Lavrov a demandé lui aussi à rencontrer al-Khatib. Moscou souhaite que le Groupe d'action sur la Syrie (qui rassemble les chefs de la diplomatie des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, de pays représentant la Ligue arabe, de la Turquie, et les SG de la Ligue arabe et de l'ONU, ainsi que la Haute représentante aux Affaires étrangères de l'Union européenne), conduit par le médiateur international, se réunisse à nouveau pour tenter de parvenir à une solution de transition, dans le cadre de l'accord de Genève. Au sujet des armes chimiques que Damas serait prête, selon les pays occidentaux et l'opposition, à utiliser contre les rebelles, le chef de la diplomatie russe s'est voulu rassurant, soulignant que celles-ci sont sous contrôle du gouvernement, et qu'« il n'y a pas de sérieuses raisons pour s'en préoccuper ». Devant le désaccord américano-russe, le médiateur international tente de faire bouger les lignes, en plaidant pour une participation active du Conseil de sécurité qu'il juge « nécessaire » pour la résolution de la crise. « Nous avons un instrument très utile, notamment les acquis de Kofi Annan et les accords de Genève prévoyant la mise en place d'un gouvernement acceptable pour les deux parties en conflit qui assume la responsabilité pour la période de transition et organise des élections », a-t-il fait savoir.