Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a rencontré samedi pour la première fois le chef de l'opposition syrienne, Ahmed Moaz al-Khatib, lors d'une visite à Munich, selon une source au sein de la délégation russe, citée par les agences. Aucune information n'a été relayée sur les propos échangés lors de cette rencontre, la première entre les deux hommes depuis que M. al-Khatib a été élu fin 2012 chef de la Coalition de l'opposition syrienne. M. Lavrov s'est aussi entretenu avec le vice-président américain Joe Biden ainsi qu'avec le médiateur international Lakhdar Brahimi. Réunis à Munich pour la Conférence de sécurité, Américains et Russe ont tenté de gommer leurs divergences sur le conflit en Syrie, le médiateur international ayant souligné que ce pays "éclatait de plus en plus chaque jour". Joe Biden a exprimé son souhait que la communauté internationale renforce son soutien aux adversaires du régime de Bachar al-Assad, qu'il a qualifié de "tyran déterminé à se maintenir au pouvoir" mais "plus capable de diriger la nation". Le vice-président américain a ajouté que "de grandes divergences" demeuraient entre Washington et Moscou sur la Syrie, ensanglantée par plus de 22 mois de guerre civile. La Russie, un des derniers soutiens du régime syrien auquel elle livre des armes, s'oppose à toute ingérence dans le conflit qui a fait selon l'ONU plus de 60.000 morts depuis son début il y a près de deux ans. Seule grande puissance à entretenir encore des relations étroites avec Damas, le pays a bloqué jusqu'ici avec la Chine tous les projets de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU condamnant le président Assad.Moscou appelle les opposants à dialoguer avec le pouvoir syrien. M. al-Khatib, qui avait créé la surprise mercredi en annonçant être prêt à entamer, sous conditions, un dialogue avec le régime, a renouvelé sa proposition à Munich, tout en rejetant la présence de dirigeants ayant "du sang sur les mains".