Le président de la Société algérienne d'oncologie, le professeur Kamel Bouzid, a affirmé que le nombre de cas de cancer en Algérie est appelé à s'accroître au cours des dix prochaines années, en raison du vieillissement de la population. L'Algérie connaît actuellement le même rythme de progression du cancer que celui enregistré ces dernières années dans les pays occidentaux, où l'on recense, du fait du vieillissement de la population, 300 nouveaux cas pour 100 000 habitants, comme en France, et 400 aux Etats-Unis, a indiqué le Pr Bouzid à la veille de la Journée mondiale de lutte contre le cancer. La maladie a augmenté de façon remarquable durant ces dernières années, passant de 80 cas pour 100 000 habitants en 1993 à 120 pour le même nombre d'habitants dans les années 2000. Les experts ont indiqué que ce nombre est appelé à augmenter durant les dix prochaines années en raison du vieillissement de la population dont les personnes âgées de 60 ans et plus représentent 7%, rappelant que la moyenne d'âge d'atteinte de cancer est de 52 ans, selon les chiffres de l'Institut national de santé publique. 40 000 nouveaux cas de cancer sont recensés annuellement, dont 20 000 chez les femmes et plus de 19 000 chez les hommes, a révélé l'institut. Les cancers du poumon, de la vessie, de l'appareil digestif, du côlon et de la prostate sont les plus fréquents chez les hommes, soit un taux de 52,5% du total des cancers répandus chez ce genre. Les femmes, elles, restent plus exposées au cancer de l'appareil reproductif (sein, ovaire et col de l'utérus) et au cancer colorectal avec un taux de 68% du total des cancers chez la femme. Les cancers du côlon, du poumon, du col de l'utérus et de la prostate sont les types de tumeur les plus répandus en Algérie avec un taux de 50% pour une moyenne d'âge de 59 ans pour l'homme et 51 chez la femme, à l'exception du cancer du sein qui touche les femmes de 40 ans et plus. Selon les experts, ces types de cancer énumérés peuvent être décelés précocement permettant ainsi d'en réduire les décès. A ses débuts, le traitement du cancer du sein coûte 300 000 DA et à un stade avancé 5 millions de dinars. Celui du cancer colorectal revient à 200 000 DA et en phase avancée à 2 millions de dinars. Tandis que celui du poumon est estimé à 300 000 DA durant ses phases premières et entre 2 à 3 millions de dinars à un stade plus avancé, sachant que le Trésor public prend en charge la totalité des frais.