Le groupe pharmaceutique Saidal a commencé à produire, depuis hier, l'antiviral Tamiflu sous la marque commerciale Saiflu, a rapporté l'APS. Cette molécule qu'on donne pour être la seule alternative contre l'épizootie de la grippe aviaire est produite par la filiale de Saidal, Biotic, située à Gué de Constantine. La capacité de production de l'unité est de 35 000 gélules/h et 30 000 boîtes par équipe de 3 fois 8 heures. Le Saiflu, d'une durée de vie de 60 mois (5 ans), sera vendu à 1375 DA l'unité. La polémique entre ce groupe pharmaceutique et le ministère de la Santé concernant la production du Saiflu n'était donc finalement qu'une tempête dans un verre d'eau. Les propos du premier responsable de cette entreprise, qui a affirmé que « Saidal a tenu ses promesses », sonnaient comme un cri de victoire face au ministère de tutelle qui avait mis en doute les capacités de Saidal à produire le Tamiflu. La première quantité de 50 000 boîtes sera mise à la disposition de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) d'ici à la fin avril, selon le PDG de Saidal, Ali Aoun. Ce dernier a assuré que son groupe est en mesure de produire l'ensemble du stock que doit constituer l'Algérie pour parer à une éventuelle pandémie de cette maladie virale contagieuse, qui a été à l'origine de plusieurs décès dans certains pays, notamment en Asie, où elle est apparue pour la première fois. Ainsi, Saidal « compte produire les six millions de boîtes nécessaires au stock de sécurité avant la fin de l'année », a indiqué le PDG, qui a ajouté que ce stock « est destiné à assurer 25% de la couverture sanitaire de la population en cas de pandémie, selon les recommandations de l'OMS ». L'Organisation mondiale de la santé a recommandé le Tamiflu même si son efficacité n'a pas été véritablement démontrée. Le débat autour de son caractère curatif ou préventif est toujours d'actualité. Il a été fabriqué pour la première fois par le laboratoire suisse Roche, qui avait refusé au début de divulguer la formule pour la production de ce médicament par d'autres laboratoires, mais avait dû lâcher du lest devant l'ampleur de la propagation du virus H5N1 à l'origine de la grippe aviaire dans plusieurs parties du monde. Saidal a bénéficié de l'assistance du groupe pharmaceutique indien Hetero Labs Limited, avec lequel elle a signé un contrat le 15 février dernier. Ce contrat porte notamment sur le transfert de la technologie, le savoir-faire et le dossier technique, ainsi que sur l'achat de la matière première (princeps). Le PDG de Saidal ne s'inquiète pas outre mesure sur le sort de la production au cas où une pandémie ne survient pas en Algérie. « Même s'il n'y aura pas de pandémie, nous serons en mesure d'écouler le stock, soit en officine soit en l'exportant, avec l'autorisation du ministère de la Santé », a-t-il déclaré à ce propos. Il a annoncé, par ailleurs, que Saidal compte se lancer dans la production de la trithérapie pour le traitement des sidéens d'ici au second semestre de l'année en cours.