Avec la production du Saiflu, Saidal se trouve être aux portes d'une palpitante aventure. Le groupe Saidal, par la voix de son président-directeur général, M.Ali Aoun, a annoncé hier, la production de l'antiviral Saiflu (Tamiflu) entrant dans le traitement de la grippe aviaire. Ce dernier est désormais produit par l'unité de Gué de Constantine, qui dépend de la filiale Biotic du même groupe. L'Expression a été donc, au même titre que le reste de la presse nationale, le témoin direct du démarrage de la production de ce produit stratégique, qui vient suite à un contrat signé le 15 février dernier avec le laboratoire indien Hetero Drugs Limited. Lequel contrat de partenariat stipule le transfert du savoir-faire et de technologie, de même que l'achat de la matière première. Rappelons qu'Hetero Drugs Limited n'a été autorisé à fabriquer le Tamiflu qu'en fin 2005 par le laboratoire suisse Roche. Le laboratoire helvétique ayant au préalable autorisé Hetero Drugs Limited à vendre le produit en matière première ou en produit fini et à en céder la licence de production à certains pays dont l'Algérie. Pays qui se trouve être le premier à l'acquérir à l'échelle africaine et du monde arabe. Avec cette précision qu'il s'agit-là d'une production intégrale et non pas d'un simple conditionnement. C'est littéralement une spécialité chez Saidal. Le Tamiflu algérien reviendra au consommateur final à 1375 DA/ la boîte de dix gélules (soit seulement 12 à 13 euros). A ce titre, Saidal dispose de toutes les autorisations du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière pour commercialiser, du moins dans un premier temps, quelque 50.000 boîtes de Saiflu. Avec ce détail près que Saidal jouit d'autres faveurs dont une AMM (autorisation d e mise sur le marché) et la libre vente, qu'il a obtenues le 5 avril dernier. Ce qui suppose a priori qu'en l'absence de toute commande ferme de la part de la PCH (Pharmacie centrale des hôpitaux) seule à même d'arrêter une sérieuse acquisition qu'elle mettrait en stock, et qui serait capable d'encourager Saidal à produire quelque six millions de boîtes, le Saiflu s'il venait à être exclusivement placé en officines privées, risque fort de connaître le sort du marché noir, aux sombres dédales. Sachant que six millions de boîtes est le quota arrêté par l'OMS (Organisation mondiale de la santé) pour chaque pays, en cas de pandémie afin de couvrir au moins 25% de la population, tel que recommandé. Saidal aurait investi 12 millions d'euros afin de constituer ses stocks de matières premières. Notons que le Tamiflu demeure un produit classique ; c'est un antiviral dont la dénomination commune internationale est Ostalmivir phosphate, il se présente généralement sous forme galénique (gélule). Il est vendu en Europe au prix de 34 euros. Non encore tombé dans le domaine public, il ne peut être produit sous forme générique, il se prête néanmoins parfaitement au profil de production de Saidal. Avec le Saiflu, Saidal se retrouve encore une fois aux portes d'une palpitante aventure. Entreprise leader dans son domaine, «l'affaire d'Ali Aoun» aura relevé avec succès le défi de l'insuline. Elle s'apprête à relever sous peu un autre challenge, inédit, celui de la trithérapie.