Le Saiflu est le fruit d'un partenariat entre le groupe pharmaceutique algérien et le laboratoire indien Hetero Labs. Comme promis par son P-DG il y a un mois, le groupe Saidal vient de commencer la production de son médicament contre la grippe aviaire, l'antiviral Saiflu. Les premières boîtes sont sorties, hier, de l'usine Biotic implantée dans la commune de Gué-de-Constantine à Alger. Un premier lot de 50 000 boîtes de Saiflu sera donc disponible dans les quelques jours qui viennent sur le marché national. En fait, ces quantités seront destinées à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). Néanmoins, Saidal a obtenu toutes les autorisations nécessaires, à savoir l'AMM (Autorisation de mise sur le marché) et le CLV (Certificat de libre vente) de la part du ministère de la Santé afin de vendre son produit aux officines. Par la concrétisation de ce projet en un temps record, M. Ali Aoun assène un premier “camouflet” à ses détracteurs qui ne voulaient pas croire en les capacités de l'entreprise. La meilleure réponse du premier dirigeant du groupe est la disponibilité, aujourd'hui, de l'antiviral, fabriqué entièrement par l'unité Biotic, en quantités suffisantes. Saidal, faut-il le souligner, ne s'est pas contentée du conditionnement ou de l'“encapsulage” du médicament, mais elle assure et maîtrise tout le process de fabrication. L'usine produira des lots de 30 000 boîtes/jour/équipe d'employés. Elle atteindra une production globale d'ici à la fin de l'année en cours de 6 millions de boîtes, conformément au contrat signé avec le laboratoire indien Hetero Labs Limited le 15 février dernier. Pour rappel, l'accord porte sur la cession du savoir-faire, c'est-à-dire du dossier technique et l'approvisionnement de Saidal en principe actif, en matières premières servant à la formulation de ce produit pharmaceutique. Le laboratoire indien a reçu l'autorisation de la part du suisse Hoffman-La Roche pour fabriquer le principe actif, l'“oseltamivir”, et le produit Tamiflu. Hetero Drugs a également obtenu le visa pour céder à son tour le savoir-faire à des fabricants de médicaments à des pays comme l'Algérie. Mieux, le contrat peut être reconduit selon la demande du groupe Saidal. Le Saiflu est commercialisé à un prix compétitif en comparaison aux autres pays européens où il est vendu à environ 34 euros. Le tarif sortie d'usine est fixé entre 12 et 13 euros la boîte de 10 gélules en Algérie. L'usine d'insuline fin prête Le prix de vente est de 1 375 DA la boîte de 10 gélules à 75 milligrammes. Il y a lieu de rappeler, à ce propos, que le groupe que préside M. Aoun vient de réaliser une véritable prouesse. Car, si le laboratoire indien a signé le même type de contrats avec plusieurs pays asiatiques et d'Amérique latine, Saidal reste le seul groupe sur le continent africain à acquérir la possibilité de fabriquer ce médicament. La quantité à produire prévue par le groupe Saidal et le programme d'importation arrêté par le ministère de la Santé permettront à l'Algérie d'assurer une couverture de la population à hauteur de 45 à 50% en cas de pandémie. Le Saiflu constituera un stock préventif qui s'inscrira dans le programme d'action dégagé par le gouvernement pour le cadre de la lutte contre une éventuelle épidémie de grippe aviaire à l'instar des autres pays qui se sont mobilisés pour se protéger contre ce phénomène. Selon M. Aoun, ce stock demeure au-dessus des normes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui conseille aux pays de se doter d'une couverture préventive minimale de 25% de la population en cas de propagation de cette maladie. Cette initiative prise par Saidal s'est concrétisée en parfaite coordination avec les services compétents au ministère de la Santé. Il faut reconnaître que le groupe Saidal avait d'ores et déjà émis le vœu de produire ce médicament. Grâce à la volonté et au professionnalisme de ses cadres, l'Algérie peut, de ce fait, s'enorgueillir d'avoir sur son propre territoire une usine qui fabriquera l'antiviral contre la grippe aviaire. La seconde prouesse du patron de Saidal adressée aux incrédules est la réalisation en 16 mois de l'usine de l'insuline à Constantine. L'unité est fin prête. Elle n'attend que son inauguration officielle, prévue, en principe, le 16 avril prochain. En réalité, l'unité est d'ores et déjà entrée en production. Il est fort possible que le produit soit sur le marché d'ici à la fin du mois. Le président de la République aurait ainsi l'occasion d'inaugurer l'usine lors de sa visite à Constantine. Réalisée en mai 2004, l'usine a nécessité un investissement de 13 millions d'euros financé complètement par le groupe Saidal. Ses capacités de production sont de l'ordre de 5 millions de flacons dans les types : “Rapid”, “Comb 25” et “Basal”. Le président du groupe Saidal est plus que jamais décidé à tenir ses promesses dans le domaine de l'industrie pharmaceutique. Il prévoit d'investir la trithérapie (traitement contre le sida) avant la fin de l'année. Le rythme performant impulsé par la direction de Saidal à ses différents projets doit impérativement inspirer beaucoup d'autres responsables en charge de secteurs sensibles. Badreddine K.