Le sénateur et membre du comité central du FLN, Abderrazak Bouhara, est décédé hier à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja, à Alger. Il était âgé de 79 ans. Sénateur et membre du comité central du Front de libération nationale (FLN), Abderrazak Bouhara est décédé, hier à Alger, à l'âge de 79 ans. Pris avant-hier d'un malaise cardiaque, il a été évacué à l'hôpital militaire Mohamed-Seghir Nekkache de Aïn Naâdja, où il a rendu l'âme. Le défunt Abderrezak Bouhara avait exercé les fonctions de ministre de la Santé sous le règne de Chadli Bendjedid avant de rester en veille de la vie politique jusqu'au milieu des années 2000, où il revient sur le devant de la scène, péniblement, après avoir perdu ses deux filles lors des inondations de Bab El Oued, lors du 8e congrès bis dit «rassembleur», pour constituer une sorte de troisième voie et une sortie de crise pour les deux parties en conflit au FLN. Il prendra d'ailleurs part aux dernières sessions du comité central du parti, sans exception. En juin dernier, Abderrazak Bouhara faisait partie du comité des sages qui avait tenté de ramener, vainement, à la raison l'ancien secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Le sénateur du tiers présidentiel milita alors pour la destitution de ce dernier lors du vote de défiance organisé lors de la session du CC, le 31 janvier dernier. Belkhadem déchu, c'est Abderrazak Bouhara qui fut proposé comme alternative. L'homme, selon ses collègues, commençait à élargir le consensus qui s'était fait autour de lui depuis quelque temps. Il avait été particulièrement actif ces derniers jours, en prévision de la prochaine réunion qui devrait le porter au poste de secrétaire général du FLN, pour gérer une transition s'étalant jusqu'au congrès du parti prévu en 2015. Bien qu'étant au four et au moulin lors de la dernière session du comité central qui a vu la destitution de Abdelaziz Belkhadem, Abderrazak Bouhara semblait, tout de même, céder au poids de l'âge. A 79 ans, le défunt était d'une apparence frêle et très affaiblie par l'intense débauche d'énergie qu'a imposée la résistance du secrétaire général déchu. Il s'était montré prêt à assurer la gestion du FLN, et ce, jusqu'à l'élection présidentielle de 2014. Mais le destin en a voulu autrement. Bref retour sur le parcours d'un militant. Natif de Collo (Skikda) en décembre 1934, Abderrazak Bouhara, selon une biographie établie par l'APS, fait des études au collège moderne avant d'interrompre ses études en classe de terminale au lycée d'Aumale, à Constantine, pour rejoindre les rangs de l'Armée de libération nationale (ALN) en 1955 en tant qu'officier. Il fut commissaire politique puis chef du 39e bataillon sur les frontières est du pays. A l'indépendance, il intègre l'Armée nationale populaire (ANP) et poursuit une formation à l'Ecole militaire de Homs, en Syrie, d'où il sort major de promotion. Il obtient une licence en sciences militaires de l'Académie de guerre du Caire (Egypte) et fut désigné premier officier de l'ANP pour un stage à l'Ecole d'état-major de Paris (France). Il a été, successivement, aide de camp du défunt président Ahmed Ben Bella en 1962, chef d'état-major de la 3e Région militaire à Béchar en 1964 et attaché militaire aux ambassades de Paris (1965) et de Moscou (1968). Le défunt avait également assumé le commandement de la brigade de l'ANP en mission à Suez, au Moyen-Orient, en 1967, pour participer à la guerre arabo-israélienne. Il occupa le poste d'ambassadeur à Hanoï en 1970, pendant les bombardements américains sur cette ville. En 1977, il met fin à sa carrière militaire avec le grade de lieutenant-colonel. Nommé ministre de la Santé en mars 1979, il est reconduit dans ses fonctions à deux reprises, en 1980 et en 1982. Il a occupé également divers postes de dirigeant au sein du FLN, dont membre du comité exécutif et du CC de ce parti en décembre 1989. En janvier 2004, il fut désigné par le président de la République membre du Conseil de la nation, où il a occupé le poste de vice-président. Feu Bouhara a été l'auteur de plusieurs ouvrages, dont Les Viviers de la libération, qui retrace le cheminement des événements ultérieurs à la Seconde Guerre mondiale, en passant par les massacres du 8 Mai 1945 et la Révolution du 1er Novembre 1954 et Du Djebel aux rizières.