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Voyage au cœur de l'humanité
Joseph conrad, un homme à la mer
Publié dans El Watan le 13 - 04 - 2006

A la fin des années 1970, le cinéaste américain Francis Ford Coppola présente son monumental film Apocalypse Now. C'est un véritable coup-de-poing esthétique que ce chef-d'œuvre dont la profondeur philosophique rattachait Coppola aux pères fondateurs du film humaniste que furent Abel Gance et Jean Renoir.
Apocalypse Now n'était pas, loin s'en fallait, un banal pensum anti-guerrier mais davantage encore un poème cinématographique qui rendait justice à la grandeur foisonnante de la littérature et à un auteur hors du commun. Le film de Coppola était basé, en effet, sur le récit de Joseph Conrad, Au cœur des ténèbres. Cet écrivain avait au demeurant un fort ascendant sur le cinéma, car entre autres de ses œuvres on connaît l'adaptation du magnifique Lord Jim. En l'occurrence, Coppola, avec Au coeur des ténèbres, avait amplifié un archétype littéraire, celui de l'aventurier impliqué dans une tragédie humaine. Le roman de Joseph Conrad est dans une large mesure autobiographique. Avant de se consacrer exclusivement à la littérature, Joseph Conrad avait été un aventurier en quête de lui-même plus que de quelque aléatoire idéal. Conrad, de son vrai nom Jozef Téodor Konrad de Korzeniovski était né, en 1857, au sein d'une famille polonaise établie en Russie. Il faisait partie d'une minorité étroitement surveillée par les autorités tsaristes. Le père de Joseph Conrad trouvera la mort lors d'une insurrection en 1863. Orphelin, Joseph sera recueilli par son oncle paternel à Cracovie, en Pologne.Il y vivra jusqu'à l'adolescence, dissimulant à ses parents adoptifs sa passion pour la mer et son rêve fou de naviguer sur des bateaux immenses et indestructibles. A 17 ans, le jeune Joseph parvient à ses fins en parvenant à se faire engager comme mousse sur un bateau qui jette ses amarres dans le port français de Marseille. C'est tout bénéfice pour Joseph Conrad qui va tirer avantage de ce séjour marseillais, qui durera plusieurs années, pour parfaire sa connaissance des pays et des hommes. Joseph Conrad n'a, en effet, pas les yeux dans les poches. Il a appris à observer et plus il avance en âge, plus il en sait sur le caractère humain et cela lui donne le désir d'en faire des histoires exemplaires. Personne ne sait alors que le marin Joseph a été saisi par la tentation de l'écriture et qu'il y a succombé sans opposer de résistance significative. Sous la casquette du matelot, il y a un cerveau qui bouillonne à l'évocation des choses vues et entendues. Mais Joseph Conrad sait que le moment de passer à l'acte, de se mettre à table, le moment pour tout dire, d'écrire, n'était pas encore venu. Il y avait une existence matérielle à assurer, et elle passait par la poursuite d'une carrière dans la marine. Joseph Conrad quitte bientôt la marine française pour s'engager dans la flotte commerciale anglaise. Il gravit les échelons et accède au poste de capitaine qui lui permet de voyager à travers les mers et les océans. Joseph Conrad, devenu anglais, s'est amélioré grâce à la marine. Parfait polyglotte, il se serait suffi d'avoir accompli un si brillant parcours depuis qu'il avait quitté sa Pologne ancestrale. Jamais il n'eut cette pensée. Bien au contraire, Joseph Conrad - puisque tel était le nom qu'il avait choisi de porter - estimait que la littérature lui assurerait une véritable renaissance. Le moment tant attendu, si souvent différé, était enfin venu. En 1895, Joseph Conrad se fait connaître comme écrivain avec La folie Almayer. L'ancien marin a accumulé tellement d'expérience qu'il a la matière de plusieurs romans qui déclinent le monde tel qu'il l'a vu tourner. Conrad est tout de suite reçu comme un écrivain authentique pétri d'originalité et de force. Son œuvre, fondée sur son propre vécu, est l'expression de conflits majeurs entre les hommes. C'est le cas du ténébreux Au cœur des ténèbres dont l'action se déroule au Congo sous domination française. Joseph Conrad était un conteur qui avait le souci du style, de la flamboyance, de la démesure des situations et des acteurs des histoires qu'il racontait comme dans Typhon, Le nègre du Narcisse ou Lord Jim grand classique du drame aventurier. Joseph Conrad, s'il ne peut pas être réduit à un genre romanesque, présente néanmoins une certaine parenté avec des auteurs tels que Jack London ou Herman Melville dans la mesure où comme eux il articule ses récits autour d'une ambition philosophique. L'intérêt, chez Joseph Conrad, est toujours de partir à la recherche de ce que cachent les évidences, en d'autres termes de déchiffrer dans son écriture le fonctionnement du double registre de ce qui est manifeste dans le récit et ce qui est voilé, indicible. La symbolique des ténèbres traduit le mieux la puissance du procédé. Mort en 1924, Joseph Conrad avait su élever au plus haut rang cette littérature faussement taxée de littérature d'évasion sous prétexte qu'elle se passe en haute mer. Homère, dont Joseph Conrad est une manière de continuateur, avait-il fait autre chose avec L'Illiade et l'Odyssée ?

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