C'est un monument du cinéma qui vient de s'écrouler. L'un des derniers des géants de Hollywood, le monstre sacré, le parrain, l'immense acteur américain, Marlon Brando, s'est éteint, hier, à Los Angeles (Californie, USA), à l'âge de 80 ans. Une véritable légende ayant marqué non seulement le cinéma américain mais universel. Car Marlon Brando était l'archétype du rebelle, de l'antihéros et autre anticonformiste jurant avec le star system. Un colosse, sans jeu de mots, se revendiquant du cinéma universel. Du coup, c'est tout un travelling nostalgique et mélancolique qui défile en déclinant des films cultes comme celui l'ayant révélé et où il crèvera l'écran dans Un tramway nommé désir (pièce de Tennesse Williams), Sur les quais, pour lequel il recevra un oscar, sous la direction d'Elia Kazan, l'Equipée sauvage de Laszlo Benedek, les Révoltés du Bounty de Lewis Milestone, Dernier Tango à Paris de Bernardo Bertolucci, Queymada de Gillo Pentecorvo ou encore le Parrain et Apocalypse Now de Francis Ford Coppola. Marlon Brando, malgré un statut d'icône, n'avait cure de la célébrité. Il était un battant et combattant de la vie avec son lot d'affres bien qu'il soit « starisé » par la « conventionnelle vérité générale ». Marlon Brando est ce comédien ayant révolutionné et bousculé le jeu filmique et ayant influencé plus tard des acteurs comme Al Pacino, Robert De Niro, Jack Nicholson, Mickey Rourke, Sean Penn et récemment Benicio Del Toro. Marlon Brando est né le 3 avril 1924 à Omaha (Nebraska), issu d'une famille du cinéma. D'une mère comédienne, Dorothy Pennebaker, et d'un père producteur alcoolique et épicurien, Marlon Brando Senior. Un passage infructueux dans l'Académie militaire et puis les fameux et obligés cours de l'Actor's Studio dirigés par un certain metteur en scène, Elia Kazan, qui par la suite deviendra son père spirituel même controversé. C'est sur les conseils pédagogiques et sous les auspices de Stella Adler et la méthode de Stanislavski que Marlon Brando développe une nouvelle approche d'interpréter les rôles, basée essentiellement sur l'improvisation et l'oubli du scénario originel pour un approfondissement psychologique du personnage jusqu'à l'excès. Brando explosera et se surpassera sur les planches de Broadway, en 1947, dans la pièce et le film éponyme Un tramway nommé désir en campant un rôle sulfureux, machiste et instable, celui du docker Kowalski aux côtés de la superbe Vivian Leigh. A star is born (une étoile est née) ! Et puis Brando le mythe culminait. Viva Zapata ! réalisé par Elia Kazan avec Anthony Quinn (1952), Jules César de Joseph L. Mankiewicz avec James Mason (1953), la Comtesse de Hong Kong de Charlie Chaplin avec Sophia Loren et Tippi Hedren (l'actrice hitchckokienne des Oiseaux), le Parrain l'ayant consacré par un autre oscar qu'il refusera en signe de solidarité avec les Amérindiens de Francis Ford Coppola avec Al Pacino, James Caan et Diane Keaton ou Apocalypse Now de Francis Ford Coppola avec Martin Sheen, Dennis Hopper, Robert Duvall, en 1979. Se faisant rare à l'écran, Marlon Brando effectuera des apparitions dans les années 1990 dans des films comme Don Juan De Marco réalisé par Jeremy Leven avec Johnny Depp, The Brave de et avec Johnny Depp, ou encore, en 2001 dans The Score de Frank Oz avec Edward Norton et Robert De Niro.