L'épineux dossier relatif à la résorption de l'habitat précaire devrait trouver son épilogue au plus tard d'ici deux mois. La résorption de l'habitat précaire est en train de prendre son ultime ligne droite, dont l'épilogue devrait intervenir au plus tard d'ici deux mois. C'est bien là la principale annonce faite par le chef de la daïra de Mostaganem qui traite de cet épineux dossier depuis près de 3 années. Mais au fur et à mesure que l'échéance approche, les citoyens et autres pères de famille concernés semblent pris d'une poussée de fièvre. C'est ce qui explique l'effervescence qui vient de s'emparer de la rue, surtout à proximité et à l'intérieur du siège de la daïra. Ce qui a nécessité un renforcement de la présence policière aux alentours de la daïra. Par mesure de prévention, le dispositif policier a également été déployé dans les environs immédiats de la wilaya. Pourtant, cette effervescence de la population ne semble nullement inquiéter le chef de la daïra de Mostaganem qui, en recevant la presse, a tenu à rassurer tout le monde. C'est avec minutie qu'il parlera du travail de recensement qu'il a accompli en s'assurant, à toutes les étapes de la participation effective, des représentants des comités de quartier. Ces derniers ne quittent pratiquement plus le siège de la daïra où leur présence est fortement appréciée car ils sont une partie prenante de cette opération de recensement à laquelle ils ont apporté une caution décisive. Une fois ce premier travail accompli, les listes confectionnées sont ensuite paraphées feuille par feuille à la fois par les membres de la commission que préside le chef de daïra, mais elles sont contresignées par les représentants des comités de quartier. C'est ce travail de proximité qui aura accaparé la grande majorité de l'opération qui s'est appliquée à travailler quartier par quartier et ruelle par ruelle. Si bien qu'au bout du compte, aucun habitant de ces logis, qui risquent à tout moment de s'effondrer, n'a été omis dans la confection des dossiers. Il apparaît clairement que l'opération qui a traîné en longueur s'est faite en toute transparence. Une fois les familles nécessiteuses identifiées, il fallait passer à l'étape la plus cruciale qui consiste à conforter l'opération par les indispensables enquêtes administratives. Et là, le recours au fichier national du logement aura été d'un grand secours. Car ses conclusions sont imparables puisque nombre de dossiers ont révélé des antécédents fâcheux pour leurs auteurs. Un gigantesque déplacement de population Comme cet émigré qui vit en permanence en France et qui se retrouve dans une liste d'attributaires. Confondu grâce à la copie de son passeport établi par le consulat d'Algérie, il sera vite exclu de la liste provisoire. On dénombre déjà une dizaine de cas où les concernés ont bénéficié d'un logement, d'un lot de terrains à bâtir ou d'un logement promotionnel, autant de critères qui rendent caduc le droit au logement social. C'est cette étape de confortation des dossiers qui aura fait traîner en longueur l'opération, car il était impératif d'y soumettre l'ensemble des cas recensés. Il n'est pas exclu que ce sont ces fraudeurs qui alimentent une pernicieuse rumeur. En effet, les dizaines de citoyens qui défilent depuis une semaine au siège de la daïra sont tous convaincus de la publication des listes définitives, alors qu'il n'en est rien, comme tient à le souligner le chef de daïra. Qui tient à rappeler que les bénéficiaires seront destinataires d'une attribution provisoire qui leur précisera la consistance et le lieu exact du logement. Ce n'est qu'une fois le dossier parfaitement ficelé que les décisions d'affectation définitives seront alors notifiées aux intéressés. Dans ce cadre, une commission de remise des affectations provisoires est déjà en train de recevoir les futurs bénéficiaires, quartier par quartier. Entamée le 12 février, elle devrait s'achever le 20 par le traitement du quartier de Tigditt dont pas moins de 506 familles seront déplacées et leurs logements démolis. Avec un ratio moyen de 6 membres par famille, ce ne seront pas moins de 3 000 personnes qui retrouveront enfin un logement décent, spacieux et neuf. C'est sans doute le plus important déplacement de population qu'aura connu Mostaganem à travers son histoire, surtout au niveau de ce quartier qui fut pendant longtemps le cœur palpitant de la cité. Avec ces 506 logements sur un total de 1 236, ce quartier se taille la part du lion. Il est suivi par les quartiers de St Jules/Raisinville (138 familles), le Plateau de la Marine (129), Tobbana (105), Derb (75), Arasa (71), le centre-ville (38), Bouguenbour (34), Matemore (22), Djebli (16) ainsi que 120 familles réparties à travers d'autres quartiers comme la cité Algérie, le Belvédère, Cochonville, la Pépinière. Abdelkrim Magherbi, le chef de daïra, a tenu à préciser qu'une fois les familles déplacées, leurs anciennes habitations seront immédiatement démolies afin d'éviter l'installation d'indus occupants, ce qui devrait mettre un terme à l'exode des populations. A ce titre, on apprendra que, durant la semaine écoulée, pas moins de 39 familles ont été empêchées d'ériger des bidonvilles à l'intérieur du tissu urbain de Mostaganem. Il s'agissait de familles en provenance des wilayas limitrophes.