Faut-il recourir systématiquement à l'émeute pour prétendre à un logement social ? La question n'a plus besoin d'être posée chez ceux qui habitent les bidonvilles, les chalets et les vieilles bâtisses, mais quand on s'aperçoit que Mostaganem a bénéficié de 46773 logements durant ces dix dernières années, alors que le nombre des demandeurs de logements ne dépasse guère les 35000, la question se pose autrement : Qui a bénéficié de logement à Mostaganem ? Depuis près de dix ans, aucun logement social n'a été distribué à Mostaganem. Depuis le fameux quota des 1700 logements qui a été distribué par l'ex-wali Zoukh , et qui a soulagé un grand nombre de la population (la vraie nécessiteuse) , les habitants de la ville de Sidi Saïd ont oublié l'option du « logement social » et depuis on ne voit même pas des camions de déménagement et des mères qui accompagnent leurs enfants avec des « youyous », parce que , depuis ce temps là aucune liste de bénéficiaires de logements n'a été affichée », car tout se prépare à la daïra et en secret. Les logements sont distribués selon les normes d'une loi conçue par une commission, sa tête à la daïra et ses membres ailleurs : La vérité si je mens... ! La maffia des bidonvilles et la faiblesse des responsables Alors que le décret exécutif de 1998 est clair, on donne le logement à qui de droit (un résident de la commune qui n'a jamais bénéficié de logement à travers tout le territoire du pays et que son salaire ne dépasse pas les 24 milles DA, nombre d'enfants, ancienneté du dossier, l'état de son domicile...etc.) Mais !? Certains responsables « Rabi Yehdihoum » ont promulgué une nouvelle loi « Ntaahoum » : Le logement social est à l'étude, la priorité est au logement précaire, les baraques et les autres entre guillemets... ! Et depuis, ils sont bénéficiaires ceux qui barrent la route et font les sit-in devant la wilaya ou la daïra et ceux qui menacent un responsable piégé par la « Tshipa » ou une belle femme, présidente d'association pour services rendus à l'Etat, ou une chic secrétaire au cabinet ou un « Zaouali » proche d'un responsable. Mais est-ce la solution ? Les chiffres témoignent d'un échec..! La wilaya de Mostaganem a bénéficié d'un total de 46773 logements tous types confondus et devront être achevés avant 2015. Parmi ces 46773 unités, un lot de 35230 unités faisant partie du plan quinquennal 2010-2014 est en cours de réalisation alors que 11543 logements du plan quinquennal 2005-2009 ne sont pas encore achevés. Le retard enregistré dans la réalisation de ces logements est dû en premier lieu au manque de main d'œuvre qualifiée ainsi qu'au manque d'entreprises de réalisation, de bureau d'études et d'assiettes foncières. Pour la résorption de l'habitat précaire, à première vue, c'est énorme comme programme. Beaucoup de wilayas n'ont pas la chance d'avoir de pareilles opérations. Mais parce que le logement est sujet de tensions à Mostaganem et parce que la wilaya a accusé un retard terrible en la matière, et parce que l'exode rural est venu accentuer le déficit, la construction de 10 000 ou de 20 000 logements ne résoudra pas le problème, tout comme les différents programmes de logements paraient comme une goutte dans l'océan des demandes en attente, étant donné que la wilaya de Mostaganem enregistre plus de 35000 demandes dont 13000 pour la seule daïra de Mostaganem qui n'a pas distribué de logements depuis 3 ans. La donne à Mostaganem est complètement faussée et les responsables du secteur ont l'impression d'irriguer une dune de sable ! Lorsqu'on a plus de 80% de la population qui habite dans 10% de la superficie totale du territoire de la wilaya, on mesure les énormes défis auxquels sont confrontés les responsables chargés de planifier les programmes de logements. Mais au-delà de ces difficultés pratiques, le plus inquiétant reste le rôle des élus locaux dans la gestion de cet épineux problème. Les APC ne délivrent, certes, plus de logements. Mais ce sont elles qui se chargent de l'établissement des listes de bénéficiaires, avec tous les avantages et les trafics que cela suppose. Ce sont les APC qui ferment généralement l'œil sur l'édification de nouveaux bidonvilles, et ce sont des APC qui encouragent, parfois ouvertement, leurs citoyens à recourir aux émeutes pour se faire entendre. Les élus adoptent le même langage : « Ce n'est pas nous qui délivrons les logements, nous avons établi des listes, nous les avons transmises à la wilaya, il faut aller voir avec elle. » Cette façon de s'en laver les mains n'absout aucunement les élus locaux de leurs responsabilités. On aurait pu éviter ces situations et ces tensions si, d'abord, au niveau local, la transparence était de mise. Si les élus locaux communiquaient avec leurs citoyens, s'ils les informaient des programmes de recasement, ils auraient pu éviter toutes les mauvaises interprétations et auraient pu gagner en crédibilité. Si on tient compte des chiffres, seulement 783 logements sociaux locatifs ont été distribués durant ce premier semestre 2012 alors que pour le logement rural seules 1128 unités ont été distribuées pour la même période. Selon les statistiques de juin 2007, il y aurait 6631 habitations menaçant ruine à Mostaganem. Dans ce contexte, 1000 familles des quartiers Plateau Marine, Derb, Tigditt et Houria seront relogées à Kharrouba et Oureah où 2700 logements sont en construction. Quant aux habitants du bidonville « Typhus », 209 familles recensées seront relogées à Kheir Eddine où 300 logements sont en construction, dont 91 logements sont réservés aux habitants de cette commune. Concernant l'élaboration des listes des bénéficiaires, on a appris qu'elle est en cours au niveau des différentes daïras de la wilaya avec le concours des élus et de la société civile. A signaler que dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire près de 400 logements sont en construction à Khadra, Sidi Ali et Stidia. Des chiffres annoncés, on remarque que le logement social est le plus demandé des citoyens de Mostaganem.