Un mois, jour pour jour, après l'opération de relogement de 342 familles habitant la deuxième tranche du quartier de Bardo, plus précisément au lieudit Aïn Asker, 42 familles parmi les anciens locataires crient toujours leur désespoir, clamant encore qu'elles ont été les victimes d'une opération de relogement menée dans une anarchie totale. Dans une lettre adressée, dimanche dernier, au P/APW de la wilaya de Constantine, les signataires disent avoir connu un Ramadhan inoubliable, et rappellent les conditions pénibles dans lesquelles ils continuent de vivre au milieu des décombres et des décharges, Affirmant haut et fort qu'elles habitent les lieux depuis plusieurs années, les familles non bénéficiaires ne cessent de dénoncer leur mise à l'écart bien qu'elles soient recensées à deux reprises, la première durant l'été 2007 par une commission de l'APC, et la seconde fois au mois de juin 2008, juste après le passage des équipes du recensement général de l'habitat et de la population au mois d'avril dernier. « Nous ne comprenons pas toujours où sont passées les listes sur lesquelles nous étions inscrits, alors que des personnes étrangères à Bardo ont bénéficié de logements à notre place », nous avouent les représentants de ces familles qui ont pris attache avec notre bureau munis de dossiers prouvant leurs assertions. Les concernés reviennent sur les conditions déplorables dans lesquelles ils ont été chassés de leur demeures, alors qu'ils attendaient d'être reçus par le chef de daïra, le 27 août dernier pour l'étude de leur recours. « Nous avons été très même mal accueillis par le chef de daïra qui nous a traités d'une manière scandaleuse », disent-ils, insistant sur le fait que ledit responsable n'a pas pris en considération toutes leurs doléances, se contentant de leur répondre laconiquement qu'ils n'auront qu'à se débrouiller pour avoir un logement, selon leurs propos. La situation des familles habitant sous des tentes dans le quartier de Bardo demeure assez critique surtout que parmi eux se trouvent des enfants et des malades, accueillis provisoirement par des proches et des bienfaiteurs en attendant un règlement qui tarde à venir, sachant que les services de la daïra refusent toujours de reconnaître leur droit au logement. Contrairement à la première opération d'évacuation de la première tranche de Bardo, menée sans incidents, au mois de février dernier, la deuxième étape a été marquée par une précipitation qui a engendré une vague de mécontentement se soldant par des émeutes, des affrontements avec les services de l'ordre et une série d'arrestations. Le plus marquant dans cette opération demeure le fait que les listes ont été concoctées dans l'opacité totale, alors qu'un nombre important parmi les locataires non bénéficiaires ont été chassés manu militari sans même pouvoir déposer des recours.