Le PDG de la BEA, Mohamed Loukal, vient d'être informé de ce scandale, par un courrier classé «urgent et confidentiel» dans lequel la direction de l'inspection générale détaille la forme de cette affaire très simplement. Un scandale à la Banque extérieure d'Algérie (BEA) ! Des opérations de malversations sur les comptes devises et dans la caisse espèces devises de l'agence Zighout Youcef (ex-Hamani) de la BEA viennent d'être décelées. Les montants, objet de détournements, ne sont pas des moindres. Le PDG de la BEA, Mohamed Loukal, vient d'être informé de ce scandale, par un courrier classé «urgent et confidentiel» dans lequel la direction de l'inspection générale détaille la forme de cette affaire très simplement. «Des opérations de malversations sur les comptes devises et dans la caisse espèces devises ont été détectées ce jour par nos inspecteurs au niveau de notre agence Zighout Youcef (ex-Hamani», lit-on dans la missive soumise au PDG de la BEA, dont nous avons pu obtenir une copie. Des investigations ont été déclenchées suite à une alerte donnée par l'une des relations de l'agence en question. Cette enquête qui a évolué en catimini dans les coulisses de l'agence a abouti «à la confirmation du bien-fondé de la réclamation et le compte du client a été bel et bien débité à tort d'un montant de 60 000 euros», lit-on dans le courrier adressé par le directeur de l'inspection générale au PDG de la BEA. Cette correspondance qui retraçait les contours de ce détournement fait constater que les 60 000 euros qui alimentaient le compte du client n'étaient, en réalité, que la face visible de l'iceberg. Après avoir démasqué l'auteur du crime qui n'était qu'un salarié de cette banque, «la vérification de la caisse espèces devises du manipulateur de fonds incriminé (en congé de maladie depuis le 17 du mois courant) fait ressortir un déficit de 1 200 000 euros et de 180 000 dollars», précise encore le directeur de l'inspection générale dans son courrier adressé à Mohamed Loukal. Le coup est rude pour sa banque qui s'illustre par cette affaire qui vient défrayer la chronique. Bien que les mouvements et le trafic frauduleux ne cessent d'émailler le quotidien des banques sur la place d'Alger. L'équipe d'enquêteurs qui s'est saisie de cette affaire n'en a pas encore fini avec les investigations. «Une équipe de 4 inspecteurs est actuellement à pied d'œuvre au niveau de ce siège à l'effet d'analyser et de vérifier les réclamations de la clientèle qui sont pour le moment au nombre de 14», lit-on également dans le courrier n°147/2013 de la direction de l'inspection générale, signé par Mohamed Megrad. Ce dernier n'entend pas abandonner la partie, fait-il savoir, avant que toute la lumière soit faite sur ces opérations de malversation qui ont entaché la «banque de Sonatrach» par laquelle transitent les devises et les cash-flows de la compagnie publique des hydrocarbures. «Une plainte a été introduite auprès des instances concernées pour le montant provisoire sus indiqué et un rapport détaillé sur cette affaire vous parviendra dès sa finalisation», écrit le directeur de l'inspection générale au PDG de la BEA.