Le président-directeur général de la Banque extérieure d'Algérie, Mohamed Loukal, a annoncé hier que sa banque a bien avancé dans le projet de filialisation. La BEA compte ainsi créer des filiales de participation dans plusieurs pays, et ce, grâce à une association avec de grands partenaires étrangers. Au total, ils sont trois partenaires de renommée mondiale à s'associer avec la BEA dans ce projet. «Ils sont trois partenaires à participer à cette opération dont l'un est présent dans deux filiales. Les deux autres auront chacun une part dans une filiale. Le projet sera concrétisé en 2010 et la BEA sera partenaire à hauteur de 51% du capital comme le stipule la loi», a expliqué M. Loukal lors d'une conférence de presse tenue hier au siège de l'école de formation de la BEA à Alger. Le premier responsable de cette banque a annoncé le développement, grâce à ce partenariat, de deux nouveaux produits de financement banquier en faveur des investisseurs économiques. Il s'agit de la création de deux sociétés de leasing et de capital investissement, «deux produits nouveaux adaptés à des mécanismes modernes de financement pour mieux répondre aux besoins des PME, et autres investisseurs», a-t-il souligné. Un chiffre d'affaires de 48,5 milliards de dinars Le PDG de la BEA a présenté, lors de cette conférence, les résultats financiers et commerciaux réalisés par la banque durant l'exercice 2008. La banque a enregistré, selon lui, l'une des plus belles performances jamais obtenues avec des résultats satisfaisants et une hausse considérable de son chiffre d'affaires et des prestations de la banque. Au plan financier, la banque a réalisé 2379 milliards de dinars soit une hausse de 12% par rapport à l'année dernière, représentant une valeur absolue de 263 milliards de dinars. Les fonds propres nets de banque ont connu également un renforcement pour atteindre, cette année, 111 milliards de dinars. «Ce résultat démontre que la banque détient aujourd'hui de fortes capacités de financement surtout qu'elle a toujours été le principal bailleur de fonds des projets structurants et grands projets économiques», a précisé M. Loukal. Le produit net bancaire a enregistré, cette année encore, une évolution significative avec une valeur de 48,5 milliards de dinars, soit une hausse de 14,4 milliards de dinars depuis l'année écoulée. Le coefficient d'exploitation a atteint 16,6% marquant ainsi une nette amélioration de la productivité. De même pour la participation citoyenne à l'impôt qui a atteint 7,521 milliards de dinars. Le bénéfice net a atteint 22,4 milliards de dinars soit une progression de 35,5% par rapport à 2007. «Ces résultats dénotent une performance spectaculaire enregistrée depuis 2005. La banque se place parmi les banques leaders maghrébines et même au niveau africain. Cette année, la banque n'a pas fait appel au contribuable ni en matière d'assainissement, de redressement ou de financement des projets. Elle s'autofinance grâce à tous les résultats performants qu'elle a enregistrés», précisera Mohamed Loukal. Au plan commercial, la BEA a octroyé, durant l'année 2008, un montant total de crédit estimé à 866 milliards de dinars, soit 28/% de plus par rapport à l'année dernière. Une évolution de 130% est enregistrée en matière de crédit à l'économie durant les trois dernières années à qui une enveloppe de près de 500 milliards de dinars a été allouée. La BEA finance les grandes entreprises à hauteur de 371,9 milliards de dinars, les PME 94,5 milliards de dinars et enfin les particuliers à 22,5 milliards de dinars. Par secteur, le public a bénéficié de 71% des financements de la BEA, le privé a été financé à hauteur de 26% alors le taux des crédits alloués au particulier a été de l'ordre de 3%. 50,7 milliards de créances Sur un autre plan, le PDG de la BEA a évoqué la question des créances douteuses de la Banque extérieure d'Algérie qui s'élèvent actuellement à 50,7 milliards de dinars, dont la plus grande partie de ce montant est qualifiée par le conférencier de «dettes historiques». Dans le détail, M. Loukal a indiqué que 6,5 milliards de dinars de ces créances ont plus de 15 ans, 20,3 milliards de dinars entre 10 et 15 ans, 16,4 milliards de dinars sont inscrits depuis 5 à 10 ans, 6,6 milliards de dinars entre 1 et 5 ans alors que 0,9 milliard de dinars est enregistré depuis moins d'une année. En 2008, la créance enregistrée a été estimée, selon le PDG, à 1,7 milliard de dinars. «Le recouvrement de cette dette se fait au fur et à mesure. Je peux vous dire d'emblée que le montant de 22 milliards de dinars représente 11 créances d'entreprises», a-t-il précisé. En 2007, la BEA a recouvert 5,7 milliards de dinars dont une partie en contentieux et une autre à l'amiable. Les recouvrements ont atteint 1,7 milliard de dinars en 2008. Le PDG a affirmé que la bataille juridique a été engagée par la banque en vu de récupérer son argent auprès des entreprises concernées. Il évoquera la créance de la banque BCIA estimée à 14 milliards de dinars. «Nous espérons pouvoir recouvrir cette créance après le procès, surtout que la BEA dispose de garanties pour se faire rembourser», a-t-il indiqué.