Les 70 employés qui ont été licenciés récemment par les responsables de l'entreprise algéro-serbe Alpha Pet de Réghaïa ne décolèrent toujours pas. Les protestataires affirment avoir saisi vainement toutes les instances pour recouvrer leurs droits. Même les responsables de l'union locale de l'UGTA n'ont pas daigné dénoncer «ces licenciements arbitraires et le non-respect de la réglementation régissant les relations de travail». «Les responsables de l'UGTA sont tous au courant, mais aucun d'entre eux n'a réagi pour défendre nos droits ou nous exprimer sa solidarité. Le comble, c'est que ce sont les membres de l'union locale qui ont donné le feu vert aux dirigeants de notre entreprise pour nous radier de nos postes», regrette le secrétaire général du syndicat d'entreprise, M. Bentayeb, lui aussi licencié par son employeur. Notre interlocuteur précise qu'ils n'ont été soutenus que par les conseils syndicaux des zones industrielles de Rouiba et Réghaïa. Ces derniers ont, selon lui, pris la décision d'observer une action de protestation dimanche prochain à Alger pour réclamer «le départ des membres des instances syndicales qui ne défendent pas les droits des travailleurs». Les contestataires déplorent, par ailleurs, la non-application des décisions de l'inspection du Travail qui a invité, dimanche dernier, Alpha Pet, «de procéder sous huitaine à réintégrer les délégués syndicaux conformément aux dispositions de l'article 56 alinéa 1 de la loi 90/14 du 2 février 1990». La correspondance de l'inspecteur du Travail fait état de «violation flagrante de la législation du travail» et a relevé que «les contrats CDD sont requalifiés en CDI». Les plaignants précisent également qu'ils ne percevaient aucune indemnité et accusent leur employeur de n'avoir pas respecté les clauses de la convention de travail. «Il y a ceux qui ont 12 ans d'expérience, mais ils n'ont pas été permanisés à ce jour», s'indignent-ils.