Comme perspectives pour le moyen terme, la région de Tiaret a besoin d'alimenter ses populations à travers de grands transferts à partir du MAO, depuis la Macta, pour couvrir les besoins des localités nord et même le chef-lieu de wilaya (jusqu'à 100 000 m3/j) et à partir du grand Sud et de chott Chergui pour approvisionner les communes du sud et du sud-est de la wilaya», a annoncé, au terme de sa visite effectuée jeudi dernier, le ministre des Ressources en eau, Hocine Necib. Ce dernier s'est enquis de la situation de certaines infrastructures hydrauliques et a procédé à la mise en marche de la station de pompage vers Mahdia. Il a rencontré des membres de l'Association des irrigants de la plaine de Dahmouni. Insatisfait, le président de cette association a fait savoir au ministre que «les agriculteurs ne sont pas mieux servis à partir du barrage du côté de la rive droite» et que «les quantités déversées restent insuffisantes et interviennent hors du cycle de croissance des plantes». Le barrage de Dahmouni, à 17 km à l'est de Tiaret, d'une capacité de 42 millions de mètres cubes, outre l'irrigation de plus de 4000 ha de terres, va devoir servir à alimenter la future raffinerie. En amont, un grand réseau de collecte, acheminé depuis les localités environnantes et appuyé par des stations de relevage, est en cours. La station située à Tiaret, devant déverser sur la station d'épuration, reste sous-dimensionnée et a besoin d'une extension, puisque sur les 10 000 m3 par jour prévus, la station n'en pompe que la moitié et laisse filer les mauvaises eaux vers le barrage de Benkhadda, principal pourvoyeur en AEP pour Tiaret, d'où le spectre des MTH. S'agissant de la station d'épuration réalisée par la société allemande Linde, le ministre et ses collaborateurs ont «confirmé sa marche et la levée des réserves» en dépit d'un process qui n'a pas fait l'unanimité et d'une approche équivoque s'agissant de tout le schéma mis en place en 2002. Son problème, fait savoir le DG de l'Office national de l'assainissement (ONA), est «purement administratif» bien qu'au fond, le dossier de la STEP reste gênant puisque effacé de la visite. «Globalement, fait savoir le ministre en marge d'une conférence de presse, on a besoin de mobiliser avant le mois de Ramadhan prochain au moins 13 000 m3/jour pour assurer une couverture relativement bonne, en attendant les projets structurants». Evaluée à 44 000 m3/jour, l'eau est distribuée selon des tranches allant de 3 heures par jour à 6 heures tous les trois jours dans certaines autres communes. Au-delà de l'AEP, il y a, ajoute notre interlocuteur, «cinq communes à protéger des inondations et du matériel à pourvoir pour faire face à d'éventuelles crues». Cela va de pair, enchaîne-t-il, avec «l'inscription de 4 à 5 autres stations d'épuration, genre jardin filtrant», non sans «établir un diagnostic de la gestion pour pouvoir intervenir là où il y a urgence ou priorité».