Au vu du programme, du moins la première mouture, qui nous a été distribué, riche en inaugurations et en poses de premières pierres et surtout au vu des projets en question, la visite de Bouteflika à Constantine, s'étalant sur deux journées, les 16 et 17 avril, sera des plus animées, des plus fébriles. Le Président aura notamment à trancher dans certains projets, qui, pour être importants, voire déterminants pour la ville de Constantine, n'en sont pas moins l'objet de polémiques et de contestations, notamment sur certains détails. Des détails certes quelque part discutables, mais pas au point d'en faire, pour certains, des occases de surenchères et de pressions en vue de tout bêtement « tirer les marrons du feu », au détriment de la ville et de sa population. Ces projets sont le tramway, dont le tracé, « le plus adéquat », selon le bureau d'études français Ingerop, nécessite la démolition de la fameuse prison du Coudiat et la caserne de la gendarmerie. L'importance de ce projet n'est pas à démontrer dans une ville ; de fait, seul le tramway, ce moyen de transport collectif, est jugé efficace pour désengorger une telle configuration de la ville, le Vieux Rocher, comme on la qualifie si bien. Le parcours du tramway est de 9 km, avec, déjà envisagée, une extension de la ligne vers la nouvelle ville Ali Mendjeli. L'autre projet, non moins important, c'est le téléphérique, deux lignes téléphériques devant relier la rue Tatache au CHU sur une distance de 425 m, et la cité Emir Abdelkader au parking du CHU, sur une distance de 1091 m. L'étude technique, d'un coût de 200 milliards de centimes, a été « confiée » à l'entreprise Métro d'Alger... Si tout va bien, la mise en service de ce moyen de transport est prévue au mois de septembre 2007. A partir de jour-là, le pont suspendu de Sidi M'cid pourra souffler. Le nouveau pont appelé Trans-Rhumel d'une largeur de 20 m, un projet futuriste, s'il en est, reliera les deux rives du Rhumel, soit du plateau du Mansourah au carrefour de la place de l'ONU, une distance de 1150 m. Le coût s'élève à 15 milliards de dinars. Enfin, un autre projet, non moins ambitieux et gigantesque, concerne la nouvelle ville universitaire, qui, d'un coût global de 220 milliards de dinars, sera érigée sur une superficie de plus de 150 ha à Ali Mendjeli, 13 pôles pédagogiques de 52 500 places pédagogiques... Puis viennent les réhabilitations, d'abord celle de la vieille ville de Constantine, le vieux bâti colonial, les sites culturels, historiques et archéologiques, la palais du bey, l'aménagement du site du tombeau de Massinissa, dans les alentours duquel serait, à en croire certains, Bouteflika approuverait sans hésitation, bâti ce qu'on appelle le village numide, des équipements divers, un théâtre de verdure, des espaces verts, etc. (lire le papier de N. Nesrouche à ce propos).