Le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, juge qu'un quatrième mandat servira beaucoup plus des intérêts personnels. Le président du parti Jil Jadid, Sofiane Djilali, estime que la source de la corruption en Algérie est la nature du système. «La structure du système algérien engendre la corruption», affirme-t-il devant ses militants, réunis hier à Alger, pour célébrer le 1er anniversaire du parti, créé le 3 mars 2012. Selon lui, les scandales de corruption qui ont éclaté, ces derniers mois, ne sont pas de «simples accidents ou des faits divers» ; pour lui, c'est la nature du système qui encourage ces vols à grande échelle. Sofiane Djilali fait, dans ce sens, le lien avec la situation politique caractérisée par «l'achat des consciences» et cela depuis la révision de la Constitution, en novembre 2008. «En 2008, l'actuel Président, qui avait juré sur le Coran de respecter la Constitution, a touché à l'équilibre des pouvoirs sans s'adresser à la population. Il avait préféré réunir des députés, à qui il avait triplé les salaires quelques semaines auparavant pour avaliser son projet. Cela s'appelle l'achat des consciences», dénonce-t-il. Ce faisant, il se dit contre le quatrième mandat pour le président Bouteflika qui, affirme-t-il, servira beaucoup plus des intérêts personnels au détriment de l'intérêt général. «Non à un quatrième mandat. Halte à cette pratique politique qui consiste à faire primer l'intérêt personnel sur l'intérêt de la nation ! Il y a des gens qui sont des amateurs de ce jeu malsain», déplore-t-il. Pour le leader de Jil Jadid, la présidentielle de 2014 est un moment politique fort dans lequel sa formation est appelée à jouer un rôle. «La présidentielle de 2014 est décisive. Malheureusement, la volonté du pouvoir n'est toujours pas claire. Si l'actuel Président décide de briguer un nouveau mandat, il mettra un terme aux espoirs des Algériens qui aspirent à un changement pacifique», dit-il. Se disant «hostile au culte de la personnalité» et contre «les mandats éternels», Sofiane Djilali annonce que son parti ouvrira un débat sur la question de la présidentielle à l'occasion de la réunion du conseil national du parti, prévue les 5 et 6 avril prochain. «La décision qui sera prise devra être bénéfique pour notre parti. Nous n'avons rien décidé. Mais Jil Jadid jouera son rôle dans un sens ou dans un autre : soit par la présentation d'un candidat, soit par le soutien d'une autre candidature. Nous ne nourrissons aucune illusion, l'essentiel est que le parti grandira après cette échéance», soutient-il. Jil Jadid se félicite du fait qu'il soit le premier parti algérien à limiter les mandats de ses différents responsables, y compris le président du parti, à deux (un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois). Cette nouvelle formation, créée à la faveur de la nouvelle loi sur les partis promulguée en 2012, a pris part à deux échéances électorales : les législatives du 10 mai et les locales du 29 novembre 2012. «Les résultats obtenus (100 000 voix et 7 communes gagnées) sont encourageants. Nous devons travailler davantage pour élargir notre base», indiquent les responsables du parti.