Dans une enquête publiée hier sur deux pages, le Soir d'Algérie révèle un cas de détournement de pétrole par les compagnies italienne ENI et australienne BHP à partir de puits de production qui communiquent entre eux, l'un situé sur un périmètre exploité par l'association Sonatrach/BHP/ENI et l'autre par Sonatrach seule, dans le bassin de Berkine. Selon les informations publiées, cette situation a fait perdre à Sonatrach plusieurs millions de barils de pétrole. Le détournement aurait été découvert «en 2007 par des cadres compétents de Sonatrach qui ont constaté une communication entre les puits SFNE-13 exploité par l'association avec ENI et BHP et SF-4 relevant de la seule compétence de Sonatrach», selon l'enquête. «Le puits codifié SFNE-13, situé sur la limite de deux champs (Sif Fatma et Sif Fatma Nord-Est) appartenant respectivement à Sonatrach et à l'association avec les compagnies italienne et australienne, est désormais inscrit dans un nouveau scandale mettant en cause aussi bien Chakib Khelil que d'autres responsables actuels du secteur de l'énergie», selon l'enquête. «Devant les preuves irréfutables présentées par les experts de Sonatrach et appuyées par les arbitres internationaux, ENI a tenté de marchander. La compagnie italienne avec la complicité de son associée australienne étaient disposées à admettre l'unitisation (l'exploitation conséquente) du puits SFNE-13 à la seule condition que Sonatrach accepte le principe d'abandonner l'effet rétroactif de l'accord», selon le Soir d'Algérie, qui poursuit : «Autrement dit, Sonatrach et l'Etat algérien étaient contraints de renoncer à la demande de dédommagement par rapport à l'exploitation illégale de quantités de pétrole puisées pendant des années du gisement Sif Fatma.» «A leur retour à Alger, les experts de Sonatrach suggèrent à leur tutelle plusieurs mesures, dont la fermeture des puits incriminés et la réduction de la production de l'association de SFNE de 20 000 à 10 000 barils/jour.» «Chakib Khelil, qui ne pouvait plus se permettre un autre scandale avec les opérateurs italiens, abdique et autorise la fermeture du puits incriminé.» Comme conséquence, «les experts de Sonatrach estiment que sur les 47 millions de barils produits sur le champ SFNE, plusieurs millions de barils appartiennent à Sonatrach et ses 37 millions d'actionnaires», selon l'enquête.