L'Algérie est en passe de booster sa production pétrolière. L'objectif visé par la stratégie mise en place est d'atteindre une production de 1,7 million de barils par jour, alors qu'elle est de 1,4 million de barils actuellement. Cette ambition a été aisément mise en avant par le P-DG de la compagnie pétrolière nationale qui a déclaré récemment à la presse en faisant savoir que «nous visons un objectif de 1,7 million de barils/jour de pétrole à moyen terme». Pour ce faire, le partenariat entre Sonatrach et les compagnies pétrolières internationales joue un rôle déterminant. Ces dernières sont nombreuses, en effet, à s'engager, ces dernières années, dans des projets d'intensification de la production des champs pétroliers au sud du pays. Ce qui reflète, à titre d'exemple, par les multiples gisements découverts en partenariat et non encore exploités, à l'exemple de celui d'El Merk, situé dans le bassin de Berkine, au sud-est. Celui-ci produira plus de 100 000 barils/jour de pétrole à l'horizon 2012. La compagnie américaine Anadarko, associée à l'italien ENI et au danois Maersk, a découvert quatre gisements sur le périmètre, entre 93 et 98. La compagnie américaine Anadarko détient le gros des intérêts dans ces champs. Cette compagnie exploite, avec les mêmes partenaires et avec Sonatrach, le pôle pétrolier de Hassi Berkine (gisement de HBNS, HBN et champs satellites) dans le bassin de Berkine, dont la capacité de production est de 300 000 barils/jour de pétrole. Elle a des intérêts dans le gisement d'Ourhoud, également en exploitation, situé dans le même bassin, d'une capacité de 230 000 barils/jour. Le champ d'El Merk sera développé en synergie avec les gisements de Menzel Ledjmet, au sud-est du pays, découverts par la compagnie américaine Burlington Resources (associée au canadien Talisman). L'américain Conoco Philips, en rachetant Burlington Resources, a pris pied dans ce champ. Son plan de développement prévoit une production de plus de 30 000 barils/jour d'huile. La croissance de la production algérienne est tirée par Anadarko, Conoco Philips, ENI, entre autres. La compagnie italienne ENI est également en train de renforcer sa position sur le marché algérien. Elle dispose, après Anadarko, des plus gros intérêts pétroliers en Algérie. Elle exploite principalement les gisements de Bir Rebaâ, en association avec Sonatrach, de Rod avec la compagnie australienne BHP, situé dans le bassin de Berkine. Le rachat de la compagnie canadienne Fit Calgary FCP lui ouvre les gisements de Menzel Ledjemet et de Central Area Field Complex. Le plan de développement de ces champs prévoit une production de plus de 8 000 barils/jour d'huile à moyen terme, soit à l'horizon 2012. La part des compagnies étrangères est, en moyenne, de 30% de la production, le restant revenant à la compagnie pétrolière nationale. Il faut dire que la démarche des responsables du secteur pétrolier en Algérie est beaucoup plus motivée par la conjoncture actuelle, étant donné que la mise en service de ces gisements pétroliers, à l'horizon 2012-2013, interviendra dans une période qui sera marquée par une nette explosion des exportations de gaz, de condensat et de GPL (gaz propane liquéfié). Ces perspectives conforteront donc la position de l'Algérie à moyen terme en tant que quatrième producteur de pétrole à l'échelle africaine et premier exportateur et producteur à l'échelle méditerranéenne. M. Amani