Ces dernières années, l'activité culturelle reprend du poil de la bête dans les salles de spectacle de la capitale. Et c'est de bonne guerre. Le public, lui aussi, renoue avec les salles d'animation artistique bien que lors de certaines manifestations, l'affluence reste quelque peu timide. Au-delà de ce laconique constat, l'objet de notre papier est motivé par le comportement d'un certain public, dont le seul intérêt est d'investir une salle de spectacle pour le seul plaisir de remplir l'espace et incommoder ceux qui sont venus écouter un récital ou suivre une production théâtrale. Des parents viennent flanqués de leur ribambelle qui, lors du spectacle, gambade le long des travées au moment où d'autres discutaillent pendant le déroulement de la représentation. Le divertissement sur scène est parasité par une autre catégorie de gens qui brisent le silence avec la sonnerie de leur cellulaire que l'animateur invite au préalable à mettre en stand-by. D'autres faiseurs de chahut ou énergumènes viennent se défouler dans ces lieux où ils laissent libre cours à leur « ardeur » déplacée. La représentation théâtrale intitulée Le cri d'Antigone qu'a abritée le TNA jeudi dernier était fort perturbée lors du premier quart d'heure par une escouade de jeunes filles et garçons, venus en force squatter des rangées de sièges sous prétexte qu'ils sont réservés. Du haut du 2e balcon, une bande de turbulents trouvait un malin plaisir à chahuter le spectacle au point d'importuner les présents. Outre le va-et-vient incessant et le bruit de la porte battante, nombre d'entre eux quittaient avant la fin la salle où défilait une des plus belles œuvres théâtrales. Il va sans dire que cette impertinence relève de l'irrespect envers et les spectateurs venus découvrir une œuvre artistique et les comédiens qui se donnent la réplique sur les tréteaux. Une autre partie de trublions n'a pas manqué de faire montre de zèle intempestif en sifflant à s'y méprendre la fin d'un match, au lieu de la standing ovation d'usage.