Djamel-Eddine Ibouzidène, l'un des trois jeunes du Paradou AC, est parti jouer au Paris Football Club dans les bagages d'Olivier Guillou pour parfaire sa formation et tenter une carrière en Europe. Les mauvais résultats du PFC (position de reléguable) ont entraîné le limogeage du Français et provoqué le retour en Algérie des jeunes académiciens Benrabah et El Moudène. Contrairement à ses camarades, Ibouzidène a choisi de continuer l'aventure en espérant décrocher un contrat professionnel. - Cela fait six mois que vous êtes en France. Quel premier bilan tirez-vous ?
C'était un peu dur à mes débuts car la philosophie à l'académie est différente. Avec le groupe du National (3e division), c'est costaud. On n'était pas habitués à ce niveau-là. Mais je progresse physiquement car on travaille bien au PFC. De plus, avec le changement d'entraîneur (Olivier Guillou a été remplacé par Alexandre Monnier qui a également été démis de ses fonctions), on a opté pour un autre système de jeu. Je ne joue plus avec les seniors car l'entraîneur préfère les joueurs chevronnés pour tenter de sauver le club de la relégation. Je dois m'intégrer et m'adapter.
- Pensez-vous que le style de l'académie n'était pas adapté aux exigences du National ?
Pas du tout. Au Paradou, on travaille sur la rapidité et l'intelligence. En National, on joue plus en l'air et moins au sol. Le jeu est plus dur et plus basé sur les qualités physiques. Mais ce n'est pas une excuse. Il faut juste s'adapter.
- Vous attendiez-vous à ce que ce soit aussi difficile ?
Au départ, ce n'était pas si compliqué car il y avait beaucoup d'académiciens. Cependant, on n'a fait que deux semaines de travail ensemble. On ne se connaissait pas assez. Il aurait fallu au moins une saison de vécu collectif pour que ça marche mieux. Suite aux mauvais résultats, il y a eu beaucoup de changements au club. Cela a alors été difficile pour moi.
- Pour quelles raisons avez-vous décidé de rester en France ?
Je n'avais pas envie de revenir en Algérie car je savais que ce ne serait pas facile. Depuis tout petit, je caresse le rêve de jouer en Europe et d'y faire carrière. Il faut bien commencer par la base. Je n'ai que 19 ans, je travaille bien et ne lâche rien pour réussir. J'espère, d'ici deux ou trois ans, évoluer au plus haut niveau.
- Vos camarades ont-ils fait le mauvais choix en revenant à l'académie ?
Je ne dis pas cela. A chacun ses choix et ses capacités. J'espère qu'ils reviendront le plus vite possible en Europe car notre formation doit déboucher sur une carrière européenne.
- Vous faisiez partie des joueurs sélectionnables pour disputer la CAN-U20. Pourquoi n'avez-vous pas été convoqué ?
Cela fait très mal de ne pas y participer. J'ai fait la coupe de l'UNAF, puis j'ai raté plusieurs stages à cause de problèmes administratifs, en France. Le coach Nobilo m'a dit que j'avais des qualités et que j'étais sérieux. Il a préféré prendre des joueurs qui évoluent avec l'académie de la FAF. Ce sont des choix que je respecte. Je reste toujours Algérien dans l'âme. J'espère qu'ils vont réaliser un bon championnat. Je leur souhaite bon courage.