Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, sera aujourd'hui à Béchar. Cette visite permettra au chef de l'Exécutif d'évaluer sur place les différentes étapes du développement économique et social dans cette région du sud-ouest du pays. Les épineux dossiers de l'emploi, du logement social insuffisant (1334 unités réparties et 800 autres en attente depuis 2011 sur une demande assainie de plus de 8000) ainsi que l'instabilité chronique des praticiens de santé publique, dont plusieurs spécialités sont manquantes ou inexistantes (cardiologie, rhumatologie, radiologie, etc.) seront sans doute étudiés en priorité lors de cette visite. D'autres seront aussi à l'ordre du jour. L'université de Béchar a formé jusqu'ici 1200 diplômés, mais la plupart des universitaires occupent des emplois administratifs précaires dans le cadre de la formule du pré-emploi, où ils sont recasés dans des filières ne répondant pas à leur profil. La relance de l'investissement public et privé sera sans aucun doute l'un des points cruciaux à être soulevé au cours de cette visite attendue par la population, compte tenu de l'accroissement du chômage. L'investissement bute contre des obstacles liés à la célérité de mise à niveau des deux zones d'activité industrielles et économiques, notamment leur viabilisation. La région du Sud-Ouest dispose de potentialités prouvées en matière touristique, mais la mise en exploitation de celles-ci est paralysée par des lourdeurs bureaucratiques ainsi que par l'absence de formation des jeunes dans le secteur. Le minerai de manganèse, découvert à 160 km d'Abadla qui a fait pourtant l'objet d'un contrat d'exploitation signé avec le partenaire chinois en 2009, étant toujours en attente d'exploitation ainsi que le gisement de cuivre de Boukaïs (dans les ksour du Nord) pourraient insuffler un nouvel élan économique de cette wilaya. Dans le cadre de la lutte contre le phénomène bureaucratique, la circulaire adressée par le ministère de l'Intérieur, le 14 novembre 2012, aux responsables locaux de l'ensemble du pays pour les instruire sur la nécessité d'«améliorer» les relations entre l'administration et le citoyen et la réhabilitation des services publics administratifs n'est toujours pas effective sur le terrain en raison du manque de suivi et d'absence de contrôle. Autre exemple de dysfonctionnement des services déconcentrés de l'Etat, la wilaya est toujours en attente de l'arrêté d'application du décret exécutif 04-392 du 1er décembre 2004, relatif à l'autorisation de voirie. Sept mois après son installation à la tête de l'Exécutif, M. Sellal qui jouit déjà d'une bonne réputation d'homme d'écoute et d'efficacité, saura-t-il répondre aux multiples attentes de cette population qui estime, à tort ou à raison, qu'elle n'a pas bénéficié jusqu'ici d'un développement conséquent et approprié surtout en rapport avec sa croissance démographique ?